La Collection de Jean Luc Cortès est le fruit d’une longue expérience de terrain, riche de nombreux contacts avec les populations népalaises et indiennes de l’Himalaya et constitue un hommage à ces peuples encore aujourd’hui considérés comme inférieurs et sauvages aux yeux de leurs pairs.
LA COLLECTION CORTES, L’HIMALAYA AU CŒUR
Jean Luc Cortès fut un des premiers à rapprocher la statuaire primitive du Népal de l’Art Brut et à comparer ces productions aux plus belles œuvres de l’art moderne.
C’est grâce à l’ouvrage publié en 2011 par Jean Luc Cortès et Jean Claude Brezillon, « La Statuaire Primitive de l’Ouest du Népal », que notre perception des arts de cette région peu connue du Népal a pu évoluer, grâce notamment aux informations qu’il contient sur l’usage et la signification des objets dans leur environnement culturel et rituel. Ce travail restera sans nul doute une contribution majeure pour la compréhension de l’art et de l’histoire de ces peuples.
Les expositions notamment, en 2010 de la collection de Liliane et Michel Durand-Dessert, dans leur Espace de la rue de Lappe avec le soutien de la Fondation de Watteville, en 2011 de « Népal, Présence des Dieux, Paroles d’Oracles » dans l’Hôtel du Grand Veneur, Rue de Turenne à Paris furent l’occasion pour un public élargi de découvrir et mieux comprendre la force des anciennes traditions himalayennes. La passion et la flamme de Jean Luc Cortès ne s’éteindront qu’avec son décès en 2021.
Autour de 1950, encore peu de Français connaissent le nom voire même l’existence du royaume himalayen du Népal et ce contrairement aux Anglais familiers du pays depuis plus d’un siècle à travers leurs régiments gurkhas et leur longue présence en Inde. Pays fermé sur soi par sa géographie et sa politique, il faut attendre 1951 pour que le royaume s’ouvre au monde extérieur sachant néanmoins que le premier récit de voyage d’un Européen au Népal remonte au XVII e siècle…
Et encore en 1662, le jésuite autrichien, le P. Johan Gruber et Albert Dorville ne découvrent le pays qu’à titre de voie de passage, entre la Chine et l’Inde du nord, et leur description du royaume de « Necbal » n’est publiée à Amsterdam que dans un chapitre de la « Chine Illustrée » d’Athanase Kircher, ouvrage rédigé d’abord en latin en 1667 puis en français trois ans après. La configuration du Népal « historique », limité à la vallée de Katmandou et d’accès difficile par des passes, des cols et des passerelles improbables peut donc expliquer, en partie, la présence prédominante et persistante de l’art classique Newar.
Un esprit curieux comme Jean Luc Cortès, à la fois voyageur et chercheur autodidacte, collectionneur et marchand ne pouvait se satisfaire, en association avec son compagnon de route, Jean Claude Brezillon, de ce résumé culturel. C’est ainsi que tous deux entreprirent forces expéditions et marches dans la région montagneuse nord-ouest du pays, dans le bassin de la Karnali (1361 glaciers, 907 lacs …) traversé par une unique route, la Mahendra Highway, et à la population la plus faible du Népal.