Reconnu comme un des peintres non-figuratifs majeurs de l’art algérien de la seconde moitié du XXe siècle, Guermaz appartient à la génération des fondateurs de la peinture algérienne moderne, avec Khadda (1930-1991), Benanteur (1931) et Aksouh (1934). Ses tableaux abstraits expriment les sensations et les émotions de l’artiste, grâce à des lignes enchevêtrées et des taches colorées. Abdelkader Guermaz fut élève de l'Ecole des Beaux-arts d'Oran. Entre 1940 et 1955 il s'intéresse à la conception figurative des Peintres de la Réalité poétique. Remarqué pour son talent précoce par Robert Martin, ses toiles côtoient à la galerie Colline à Oran celles d'artistes algériens et européens d'Algérie, mais aussi celles de Picasso à Bernard Buffet. Vers 1955 il s'oriente progressivement vers l’abstraction, comme d'autres peintres de sa génération attentifs à l'exemple que leur donne l'avant-garde parisienne. Il s'établit à Paris à l'automne de 1961. Les rencontres de Guermaz avec Benanteur et Khadda leur permettent de développer une recherche commune d'une nouvelle écriture. Guermaz participe à l'exposition Peintres algériens à Alger le 1er novembre 1963, suivie par celle du même nom en 1964 au Musée des Arts Décoratifs à Paris, puis aux Salons de l'UNAP de 1964 et de 1974. Guermaz s'engage à la fin des années 60 dans une double démarche picturale et spirituelle à la recherche de la lumière qu'il reflètera et se réfléchira dans son œuvre. Bientôt des signes surgiront de la toile blanche, taches de couleur ponctuelles, plans étagés, reliefs, « paysages » qui peu à peu prendront un caractère « symbolique ». Ces « paysages » s'inscriront alors dans une autre relation au monde. Il y célèbrera son Unité, au sein de laquelle sont indissolublement liés deux mondes, le monde spirituel et le monde sensible, selon la conception du soufisme qu'il partage. Dans des œuvres de plus en plus épurées, l'esprit l'emportera peu à peu sur la matière. Il recevra l'appui de la galerie Entremonde pendant près de dix années jusqu'en 1981, et sera invité à participer à des Salons internationaux, à Tokyo en 1972, à Téhéran en 1974, à Tunis en 1980, à Londres en 1981, et créera des cartons de tapisserie pour l'aéroport de Riyad en Arabie Saoudite. Mise en pleine lumière son œuvre obtiendra la reconnaissance du public et de la critique ; Abdelkader Guermaz s’éteind à Paris en 1996. Témoignage de sa notoriété, l'œuvre de Guermaz entre dans de nombreuses collections publiques, tels que les musées des Beaux Arts d'Alger et d'Oran, à Paris le Fonds National et le Fonds Municipal d'Art Contemporain, le Centre Culturel Algérien, et l'Institut du Monde Arabe, puis au Centre Pompidou, ainsi que dans un grand nombre de collections privées en Europe, au Canada, aux Etats-Unis, en Iran, au Japon et au Moyen-Orient. Ses tableaux sont aujourd’hui très rares sur le marché de l’art et apparaissent peu souvent en salle des ventes.