Alexandre Roubtzof doit à ses tantes russes et à leurs amis artistes, une éducation artistique des plus accomplie, visitant l’Europe dès 1899, ce sera un premier voyage en Crimée, si proche de l’Orient qui lui ouvrira cette nouvelle perspective, devenant le peintre du prince Galitzine puis ayant obtenu une bourse de voyage il part vers l’Espagne, puis le Maroc l’Algérie et la Tunisie. Il s’intéresse tout croque, photographie, note dans son journal tout ce qu’il voit et le passionne, autant dans la rue autant que dans les palais, fréquente tous les milieux et peint dès qu’il rentre dans son atelier. Certains tableaux sont de véritables cartes postales de voyage, d’autre esquisses lui permettent de faire de grande compositions de chevalet, mais toujours avec cette précision topographique pour les paysages ou si bien étudiée pour les bijoux et les costumes des femmes tunisiennes que ces tableaux deviennent maintenant de précieux témoignages.
Après l’Espagne, un court séjour à Tanger le décide à aller à Tunis où il débarque le 1er avril 1914. Dès son arrivée, les sujets orientalistes envahissent sa production. Muni d’un pliant et d’une boîte de peinture, il part à la découverte de la Tunisie, expérimentant les joies du plein air. Dès l’année suivante, il exécute une grande série de toiles sur les types et les costumes tunisiens. Et c’est en tant que témoin d’une culture et d’une tradition menacée par l’urbanisation récente qu’il choisit de représenter le quotidien, source de beauté, avec notamment les costumes tunisiens dont le drapé
évoque, comme l’avait déjà noté Delacroix pour ceux du Maroc, les silhouettes de l’antiquité