"Fiat lux"[1]

A l’aube des Années 60, l'Italie vît une un véritable Âge d'or du design. C’est l’heure des associations entre architectes et entrepreneurs pour fonder des entreprises d’édition de mobilier à destination du grand public.

Sensibilisé à cette réalité socio-économique du design par sa première épouse - l'architecte Emma Schweinberger - l’ingénieur en aéronautique et entrepreneur Ernesto Gismondi décide lui aussi d’investir dans la production de luminaires et de mobilier. Il s’associe pour ce faire au designer milanais Sergio Mazza et fonde Artemide en 1959. Gismondi aurait choisi ce nom en hommage à la déesse grecque Artémis pour son intégrité et son indépendance … mais aussi afin d'apparaître dans l'annuaire téléphonique avant la société de design Azucena.

Artisanale à ses débuts, la production d’Artemide se caractérise par des noms de modèles qui égrènent l'alphabet grec. Imaginé l’année de création de l’entreprise par Sergio Mazza, le premier design d’Artemide sera la lampe "Alfa" et sa silhouette moderniste en verre, marbre et métal.

Une des grandes particularité d’Artemide réside dans le rapport à l’ingénierie hérité de son fondateur Ernesto Gismondi. Ce dernier aura en effet à cœur, dès 1960, de pourvoir Artemide d’un centre pour l’innovation et la recherche technologique et socio-culturelle. En s’associant également à la vision de grands designers, Artemide s’imposera comme une entreprise iconique du design contemporain, couronnée de nombreux prix et récompenses. Parmi les designers prestigieux ayant participé au renom de la marque on peut ainsi citer Vico Magistretti et son "Eclisse" de 1967, Michele De Lucchi & Giancarlo Fassina pour la "Tolomeo" de 1989 et Herzog & De Meuron pour "Pipe " en 2004, chacun de ces luminaires ayant reçu le prestigieux prix du Compasso d’Oro[2].

Artemide sera également éditeur de meubles novateurs et résolument contemporain comme la collection Reglar® en polyester fortifié de fibres de verre dessiné par Magistretti, également créateur du modèle "Selene" en 1970 : l'une des premières chaises en matière plastique utilisant la technologie de "moulage par compression".

Novatrice toujours, Artemide est - avec la "Tizio" designé par Richard Sapper en 1972 - la première entreprise à éditer une lampe de table à lumière halogène. Ce faisant, l’entreprise participe des précurseurs du design écoresponsable en intégrant la problématique de la consommation énergétique à sa production.

Centrale dans la philosophie d’Artemide, cette attention à l’environnement et au bien-être de l’humain aboutit même en 1996 à un manifeste[3] baptisé "The Human Light" ("La Lumière Humaine") qui met l'accent sur la volonté de mettre la lumière au service de l'homme et de ses besoins. Pour ce faire, Artemide axe son offre actuelle autour d’éclairages à faible consommation d'énergie, à la conception durable et en matériaux d'origine éthique.

A l’origine d’une importante production incarnant le design Made in Italy, la société Artemide a aujourd’hui les honneurs de nombreuses collections permanentes parmi les plus grands musées[4].

Véhiculant un mélange unique de valeurs, de technologie de pointe et de savoir-faire historiques, ses créations sont synonymes de qualité et d'élégance et chacune incarne un peu de cette entreprise parmi les plus célèbres de l'histoire du design moderne.