Camille Corot, né Jean-Baptiste Corot le 16 juillet 1796 à Paris, est un peintre et graveur français. En parallèle d’un métier de vendeur chez un drapier parisien, il suit des cours à l’Académie de Charles Suisse, école peu couteuse. C’est grâce à une rente qu’il entame finalement sa carrière de peintre.
Il entre alors dans l’atelier de Michallon, peintre de paysage néoclassique et théoricien de ce courant. À la mort de ce dernier, il entre chez Jean-Victor Bertin, lui aussi peintre du néoclassicisme. C’est là qu’il apprend à réaliser des paysages réalistes en atelier qui seront par la suite idéalisés. Le but est de faire ressortir la beauté et l’émotion que la nature peut éveiller chez l’Homme. A partir de 1825, il vit une vie de nomade, de ses voyages il rapportera des oeuvres qu’il considère comme des études. À la recherche constante de paysages, il ira en Italie, en Suisse, aux Pays-Bas et en Angleterre.
Il ne se fait reconnaitre que tardivement. Il expose au Salon à partir de 1827 mais ses premières représentations passent toutes inaperçues. Il ne désespère pas et continue à présenter ses oeuvres mais nombre d’entre elles vont être refusées. Il atteint finalement sa consécration à partir de 1846 lorsqu’il sera décoré de la légion d’honneur, ce qui lui vaudra d’être nommé membre du jury du Salon deux an plus tard.
Lors de l’Exposition Universelle de 1855 de Paris, un Palais des Beaux-Arts est créé pour mettre en valeur la création artistique française et c’est un moyen pour Corot de faire un pas sur la scène du monde de l’art. Napoléon III acquiert même une de ses oeuvres. Il devient alors réputé et cette ascension lui permet de développer son style. Il peint des scènes historiques dans un style néoclassique, représentant des églises gothiques, des scènes de l’Histoire. Il introduit petit à petit des jeux de lumières dans ces compositions mais ce principe de luminosité n’aboutira que plus tard. Considéré longtemps comme un amateur, il développe un style singulier en ne se liant aucunement avec les artistes de l’époque. Malgré tout, une forte influence de la Renaissance italienne et du classicisme français se font sentir dans ses toiles, tout comme scènes mythologiques et religieuses. Il se libère enfin des contraintes académiques après son succès au début des années 1850 pour laisser place à son imagination, ses souvenirs, le rêve. Il crée alors des paysages oniriques où sa maitrise de la peinture se dévoile lorsqu’il recouvre son oeuvre d’un léger voile brumeux. Sa préoccupation se porte sur la luminosité, les reflets, les jeux d’ombres et de lumières. Il remodèle la réalité à son gré en prenant ses souvenirs comme inspiration.
Le paysage reste la composante principale de son oeuvre, du commencement à la fin de sa carrière.
Son apprentissage du paysage moderne pris sur le vif se fait néanmoins tôt. Bertin, son ancien professeur l’encourageait déjà à aller travailler en forêt de Fontainebleau. Il sera alors un des premiers peintres à peindre à Barbizon. Il cherche à exprimer son for intérieur par les formes et la couleur. C’est en cela qu’il préfigure l’impressionnisme tout en restant relativement à l’écart de celui-ci.