Charles-François Daubigny est né le 15 février 1817 à Paris.
Il grandit dans une famille d’artistes, son père est décorateur et peintre, son oncle dessinateur, peintre et miniaturiste, sa tante également. Il est donc dans un cadre familial propice au développement de son talent artistique. Il économise en travaillant dans les ateliers de restauration du Louvre puis en participant à la restauration de tableaux au château de Versailles. Habitant avec son ami Henri Mignan à cette époque, ils réunissent leurs fonds pour voyager en Italie. Face aux paysages de la campagne italienne, Daubigny raffermit son envie d’être peintre paysagiste. Une fois rentré à Paris, sa carrière d’artiste débute. Il commence par présenter des gravures, notamment au Salon de 1838 aux côtés de son père. Il fréquentera les Beaux-Arts et étudiera à l’atelier de Paul Delaroche au début des années1840. Celui-ci le prépare à passer le Concours de Rome dont il n’ira pas jusqu’au bout. Il étudiera de plus avec Bertin. Deux ans plus tard, il s’installe avec sa femme et sa fille à Fontainebleau, qui constituera pour lui une réelle immersion dans la nature. A proximité de l’école de Barbizon, cela lui permet de rencontrer les nombreux artistes qui s’y trouvent. Il y découvre les études d’après nature et la peinture en plein air, donnant un nouveau souffle à sa production.
La nature et la vie quotidienne, deux sujets faisant déjà partie intégrante de son oeuvre, se retrouvent alors davantage au coeur de sa recherche et de sa production. Si le paysage est un genre de peinture déjà connu et déjà largement développé au XIXème siècle, Charles-François Daubigny parvient à lui donner une place reconnue dans l’histoire de l’art.
La majeure partie de ses oeuvres sont alors des paysages la plupart représentant des lacs et des forêts. Les éléments de ses toiles suivent une horizontalité, soulignée par des effets de contre-jour. Si ces oeuvres peuvent paraitre parfois répétitives, il n’en demeure pas loin un des artistes les plus inspirants et marquants pour les générations à venir, à l’image de Gustave Courbet. La génération naissante des impressionnistes puisera chez lui ces images de paysages en série avec leurs variations lumineuses.
Daubigny est alors une figure charnière du passage du romantisme à l’impressionnisme. Tant admiratif qu’admiré par cette nouvelle génération d’artistes, l’émulation se fait réciproque
Le lancement de son premier Botin, bateau-atelier, en 1857 développera chez Daubigny de nouvelles recherches autour de l’eau et des paysages des bords de fleuves, il parcourt souvent la Seine, la Marne ou encore l’Oise. L’approche de la végétation y est différente et les reflets que la nature et la lumière lui donnent à voir sur l’eau d’un jour à l’autre le poussent à modifier sa technique. Les couleurs deviennent plus vives et la touche plus élancée. Artiste passionné, il transmettra son art à son fils Karl Daubigny qui deviendra lui aussi un artiste reconnu.