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Henri HUSSON- 1852-1914

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Henri Husson naît à Grand, dans les Vosges, en 1852. Suivant les pas de son père, il réalise très tôt des œuvres de serrurerie. Si l’on en croit la légende "une belle clef exécutée en cachette, montrée et vendue trois ou quatre louis à un amateur, voilà le point de départ de sa carrière". Pourtant, et après des cours du soir en dessin afin de devenir ferronnier d’art, c’est comme ébéniste qu’Henri Husson débute sa carrière, en réalisant pour le compte d’entrepreneurs des meubles dans le goût Renaissance. Le jeune homme a alors abdiqué toute espèce d’individualité et ne signera pas pendant près de trois décennies ses œuvres. C’est le fondeur Adrien-Aurélien Hébrard qui découvrira Henri Husson au début des années 1900 et l’aidera à lancer sa carrière d'orfèvre et ciseleur, lui consacrant notamment une exposition à succès dans sa galerie de la rue Royale, en 1909. Avant cette consécration de 1909 et pour son œuvre d’orfèvre , Henri Husson expose au Salon des Artistes français de 1901 à 1911, recevant chaque année des critiques élogieuses. Établie à la campagne, l’artiste mène une vie champêtre, collectionne les papillons et les coléoptères et arpente forêts et prairies dont il connaît chaque fleur et chaque plante par son nom. Cette nature intime est la source des décors uniques de ses œuvres, où végétaux et insectes semblent être moulés sur le vif tant leur précision est remarquable. Artiste singulier, à l’écart des modes et des courants artistiques de son époque, Henri Husson développe cependant un vocabulaire où l’on peut retrouver des éléments marqués par le Symbolisme et le Japonisme. C’est ainsi qu’on peut lire sous la plume de Léandre Vaillat qu’il "a plus de sympathie pour les plantes qui ont le plus de fantaisie, soit dans leurs mouvements, soit dans leurs formes mêmes : il aime le lierre, à cause de son allure ; il aime le trèfle aux lobes délicats, le chardon à cause de son galbe. En s’efforçant de les comprendre, en pénétrant dans leur intimité, il ne les contrait pas à une gymnastique insupportable." Quant à sa manière, Husson est un véritable "artisan d’art" et ses œuvres tirent leur délicatesse des techniques exigeantes que sont la sculpture au repoussé et le décor en métal coulé. Modelant les plaques de métal au marteau comme le ferait un sculpteur avec ses doigts pour la glaise, il travaille principalement le cuivre qu’il enrichie de motifs en argent coulé. Plus rarement, Husson travaillera également l’or, l’argent ou l’émail. Supposant de chauffer la pièce ciselée pour y verser le métal liquide du décor, la technique d’Husson est extrêmement délicate car il lui faut éviter que sa pièce ne fonde tandis qu’il modèle à chaud. Une fois refroidies, l’orfèvre retouche ses décors d’une ciselure experte avant de terminer ses pièces en patinant, colorant, oxydant les métaux pour les habiller du charme des objets ternis par le temps et tirer de ses contrastes de couleurs et de matières des effets poétiques inattendus. Un an avant sa mort, Husson se tourna vers l’orfèvrerie et exposa ses bijoux à la Galerie Hébrard en 1913. Il s’éteint en 1914, à l’âge de 62 ans. Participant des décorateurs qui réapprirent à s'inspirer directement de la Nature, l’artiste est considéré aujourd’hui comme un des grands orfèvres du Xxe. Pierre Goujon notamment l’affirma : "M. Husson eût été, il y a quelques siècles, un grand ferronnier. Je le vois niellant des cuirasses et des casques, martelant des épées pour quoi on se serait battu, l'épée qui "porte au creux de sa brillante gorge, comme une noble dame un joyau, le poinçon De Julian del Rey, le prince de la forge."

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