Jean Launois (1898-1942) est un artiste français.
Né aux Sables-d'Olonne, Launois fait preuve d'un don et d'une passion pour le dessin. Ses parents l'encouragent, mais sa formation formelle se limite à travailler avec Charles Milcendeau et plus tard avec Auguste Lepère. Il fait un bref passage à l'Ecole Julian à Paris. Launois a réalisé de nombreux croquis, dessins et peintures pendant et après la Première Guerre mondiale.
Le 15 décembre 1916, Launois s'engage dans l'artillerie à cheval plutôt que d'attendre sa "classe d'âge" pour être incorporé. La documentation sur son service militaire est rare, mais il participe à des combats sur le front occidental pendant l'hiver, le printemps et l'été 1917. À la fin du mois de décembre 1917, sa division est envoyée sur le front de l'Est où il combat à nouveau. Pendant cette période, Launois créer de nombreux croquis et études de soldats français.
Avant même la démobilisation, fin 1918, Launois retourne en permission dans sa maison familiale à Tour. Son père l'emmène à Paris et le présente au conservateur adjoint du Musée du Palais du Luxembourg. Launois lui montre son portfolio de dessins qu'il a réalisés pendant son service militaire. Le conservateur du musée, Léonce Bénédite, reçoit l'autorisation du sous-secrétaire aux Arts d'acheter 12 dessins de Launois pour 500 francs. Toujours à Tour, Launois réalise un portrait d'Anatole France qui est bien accueilli, largement diffusé et publié dans le journal L'Illustration.
Plus tard, Bénédite achète d'autres dessins de Launois et l'encourage à concourir pour la Bourse de l'Algérie. Il remporte la bourse, qui s'accompagne d'une allocation de deux ans (chambre, pension, un peu d'argent) à la Villa Abed-el-Tif à Alger.
En Algérie, il rencontre Fréderic Lung et Mesley, deux collectionneurs sérieux qui lui achètent de nombreux tableaux. Il a également rencontré et voyagé dans le sud avec Albert Marquet et sa future épouse, avec lesquels il établit une amitié profonde et durable.
En 1923, Launois remporte le Prix de l'Indochine de 3 000 francs, qui comprend un voyage de France à Saigon. Son séjour en Indochine est bien documenté par ses lettres. Il traverse la péninsule indochinoise à pied, à cheval et en bateau, descend le Mékong sur le radeau privé d'un prince laotien et fait l'aller-retour entre Hanoï et la Chine en chemin de fer. Au cours de ses voyages, Launois documente ses expériences par des dessins et des esquisses qui incluent les indigènes de la forêt et la vie dans les villages et les bars.
À la fin des années 1920, Launois voyage fréquemment entre Paris, la Vendée et l'Algérie. Sa première grande exposition en 1926 est un grand succès. Il illustre également des livres pour Roland Dorgèles, Francis Carco et Octave Mirbeau. En 1927, Launois épouse Aimée Suarès Lévy, la nièce du poète André Suarès. Alors que son succès artistique se poursuit, son mariage est mis à mal par sa vie personnelle indépendante et libre, sa consommation excessive d'alcool et son association avec la pègre parisienne.
En 1933, avec l'effondrement de l'économie, la vie de la famille Launois devient difficile. Face à ces difficultés, ses beaux-parents vendent leur appartement parisien. Bien que vivant au jour le jour, Launois continue de voyager de Paris à l'Afrique du Nord en hiver, et en été à Saint-Jean-des-Monts, où il dirige une école d'art informelle.
En 1939, avec la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne, Launois est mobilisé. Sa santé est mauvaise, ses jambes sont enflées et il souffre d'eczéma. Après l'intervention d'amis bien placés, il est relevé de ses fonctions les plus lourdes et réaffecté à une unité de camouflage. À la fin des années 1940, après la fin de la guerre, il s'installe dans la maison de ses beaux-parents à Saint-Tropez, où il retrouve de vieux amis et continue à peindre et à exposer.
Launois retourne en Algérie en mars 1942. Sa santé est fragile et il boit beaucoup. Ses amis prennent en charge ses besoins. Le 22 novembre 1942, il s'effondre dans un petit parc devant l'hôtel où il réside à Alger, et est transporté dans sa chambre où il meurt.
Le Musée de l'Abbaye de la Sainte-Croix aux Sables d'Olonne est dépositaire d'une importante collection de ses peintures, dessins et documents. Les dessins de Launois achetés par le Musée du Palais du Luxembourg font désormais partie de la collection du Musée d'art moderne de Paris.