Serge Férat, de son vrai nom Sergueï Nikolaïevitch né à Moscou le 28 mai 1881 est un peintre et décorateur franco-russe. Il utilisera d’abord le pseudonyme Roudniev avant de signer Serge Férat. Il s’installe en France en 1900 et suit des cours à l’Académie Julian, puis les cours de Baschet et Schomer. Mécène cultivé, il fit la rencontre de nombreux poètes et peintres tels que Picasso, le Douanier, Rousse, et Braque. Il s’inspire fortement des italiens du Quattrocento, puis de Paul Cézanne. Il rencontre plus tard Picasso et Apollinaire avec qui il se lie d’amitié, c’est sous leur conseil qu’il prend Férat comme pseudonyme. Avec sa cousine, la baronne d’Oettingen, il recevait l’avant garde parisienne dans leur salon, ce qui a permis une large diffusion du mouvement cubiste qui y était souvent exposé. Il exposait également du futurisme et du surréalisme. Outre son rôle dans l’expansion du cubisme, il était lui même un artiste incontournable du mouvement, comme peuvent en témoigner ses nombreuses oeuvres exposées dans les musées américains ou au Centre Pompidou. Le style développé par Férat est un cubisme marqué par des couleurs brillantes et lumineuses. Il utilise souvent le vide pour faire ressortir les éléments centraux. Dans les années 1930 il développe un cubisme décoratif. Serge Férat fut un coloriste hors pair, surtout pour les décors et costumes des Mamelles de Tirésias en 1917. Avant d’être interrompu par la guerre, il fut momentanément à la tête de la direction artistique de la revue les soirées de Paris, organe du “cubisme écartelé”, il publie sous le pseudonyme Jean Cérusse. Il s’engagea comme infirmier puis dirigea un établissement sous la responsabilité du docteur Ballodonmi. Durant sa carrière, il expose dans de nombreux salons réputés notamment le salon des indépendants ou le salon d’automne durant lesquels les mouvements se croisent et permettent de créer un lieu d’échange et de création. Il participe à une exposition d’art Russe à Prague en 1935, où ses oeuvres se font remarquées. À la veille de sa mort il détruit un grand nombre de ses oeuvres avant de s’éteindre à Paris en 1958.