Vous possédez une céramique du Japon et souhaitez en connaître la valeur ? Faites-la évaluer par l’un de nos experts en art d’Asie, et commissaires-priseurs.
Le Japon fascine par sa riche histoire et le savoir-faire légendaire de ses artisans. La céramique est l’un des domaines dans lesquels les artistes nippons rayonnent à l’international. Les collectionneurs convoitent en particulier les pièces réalisées avant le XIXe. Si vous possédez l’un de ces objets, nos experts et commissaires-priseurs vous guident pour déterminer sa valeur et vous offre une estimation gratuite.
Qu’est-ce qu’une céramique japonaise ?
Depuis les temps anciens, les Japonais se servent de la terre pour confectionner des objets à usage esthétique, utilitaire ou rituel. Les premières traces de poterie découvertes sur l’archipel datent de la préhistoire, durant la période Jômon plus précisément.
La fabrication de poterie évolue au fil des années pour atteindre un raffinement extrême. La céramique japonaise est multiple, les motifs sont travaillés, les engobes complexes.
Aujourd’hui encore, la tradition céramique du pays est vénérée, les « six anciens fours » sont ainsi inscrits sur la liste du patrimoine naturel du pays. Ces six fours figurent parmi les plus prestigieux et les plus prolifiques de l’Archipel entre le VIIIe et le XIIe siècle. Ils se trouvent à Bizen, dans la préfecture d’Okayama, Shigaraki, dans la préfecture de Shiga, Seto et Tokoname, dans la préfecture d’Aichi, Echizen, dans la préfecture de Fukui et Tanba, dans la préfecture de Hyôgo.
Ancien, l’art de la porcelaine japonaise est aussi très diversifié. Les styles variés des siècles successifs se côtoient et, parfois, se mélangent pour donner naissance à des œuvres d’exception. Les couleurs évoluent, se créent, se mêlent. La céramique japonaise peut être différente d’un lieu à l’autre.
Entre l’Irabo et ses assiettes de terre ocre brun, le Raku et ses bols recouverts d’émaillage, et le Kintsugi et ses jointures en or, les artisans japonais explorent tous les horizons et donnent satisfaction à tous les goûts. Cette grande diversité explique les prix élevés de certaines œuvres, à la fois très rares et très raffinées.
L’évolution des techniques de céramique japonaise à travers les siècles
La céramique existe au Japon depuis la période Jomon, démarrant vers 14 000 avant JC. Ces céramiques sont souvent ornées de motifs cordés. Le tour de potier semble apparaître vers 300 de notre ère.
La période Nara est au XVIII siècle, est marquée par l’importation de porcelaine chinoise. Ces influences mènent à la période Heian avec un beau travail sur les motifs et les glaçures colorées. Le Japon produit alors ses premières porcelaines, encore influencée par la Chine.
La période Kamakura voit la création de nouveaux fours, permettant des pièces de meilleure qualité. Pendant longtemps cependant, les porcelaines chinoises restent de meilleure qualité que les porcelaines japonaises.
A la période suivante, la période Muromachi, la porcelaine connaît une belle expansion, notamment la technique de décoration en bleu et blanc sous émail.
La période la plus recherchée dans la porcelaine japonaise est la période Edo, avec notamment les productions d’Arita et le travail de l’Imari. La porcelaine d’Arita, réputée pour la pureté de ses couleurs et la perfection des formes, séduit particulièrement les collectionneurs européens. Cette céramique se reconnaît par ses apparences polychromes, où les couleurs bleu cobalt, rouge fer, or et blanc se mélangent pour faire vivre des scènes de vie impliquant des minéraux, des animaux et des végétaux.
Le clan Nabeshima fait partie de ceux qui ont su perfectionner et perpétuer cette technique complexe. Les ateliers d’Arita produisent également la porcelaine Kakiémon ou Jajiemon.
La porcelaine Kitani ou Kutani-yaki est un style caractéristique des poteries de la préfecture d’Ishikawa. Apparu durant la période Edo, cet art s’inspire librement des techniques chinoises pour produire des assiettes, brule-encens, plats, vases et coupes à l’apparence très colorée.
Les émaux polychromes arborant du rouge, violet, bleu, jaune et vert prédominent dans ce style. La porcelaine de Satsuma, la céramique de Seto, la céramique de Tamba, la porcelaine de Shigaraki et la porcelaine d’Imari ont également leurs styles caractéristiques.
Les techniques de décor
La céramique japonaise est souvent sobre et aérée, inspirée de la nature. Le motif est asymétrique et décentré, laissant de la place au blanc. La céramique japonaise emploie la peinture à l’or.
Peint sur ou sous émail, les motifs japonais sont souvent le bambou, la grenade, le chrysanthème, le cerisier, la grue, la carpe, … Les fonds sont parfois comme tissés. On retrouve également des créatures de la mythologie japonaise.
Jusqu’au milieu du XVIIème siècle, le Japon ignore l’utilisation des émaux sur couverte. Cela signifie que la palette de couleurs est réduite car les couleurs doivent fortement cuire. La découverte des émaux sur émail permet l’apparition de couleurs tendres : le rose, le verre, le jaune, …
Les couvertes font l’objet d’une attention d’une particulière au Japon, vous pouvez ainsi trouver des pièces à couverte monochrome blanche, des couvertes bleu lapis, des couverte céladon, ou encore les célèbres couvertes rouille. Certaines pièces obtiennent des prix records lors de ventes aux enchères.
Les fameuses porcelaines bleu et blanc sont inspirées de la Chine pendant un long temps, puis elles s’astreignent à des motifs plus japonais. Elles peuvent intégrer du rouge ou de l’or dans leur décor.
Le style Kakiemon emploi quant à lui des émaux sur couverte, très coloré. Les motifs peuvent être tracés de fines lignes noires.
Pour les porcelaines Imari, la pâte utilisée est souvent plus épaisse, le bleu est très foncé et s’emploie avec l’or et le rouge.
D’autres styles ont leur technique propre comme la porcelaine de Kutani, la porcelaine de Satsuma, etc.
Malgré les différences de styles notables, la céramique japonaise se distingue par sa glaçure laiteuse et fine, qui recouvre à peine la surface assez rustique de la pièce. Les couleurs sont vives et tracées avec une grande précision.
Estimer la valeur d’une céramique japonaise
La valeur d’une céramique japonaise s’apprécie en fonction de la technique employée, de l’ancienneté, de l’état de conservation, des motifs.
En suivant le guide ci-dessus, vous avez pu identifier votre céramique. Découvrons quelques prix.
Pour la porcelaine de Satsuma, vous trouverez souvent des vases fin XIXème ou début XXème siècle autour de 100 euros. Des pièces exceptionnelles en revanche peuvent obtenir jusqu’à 60 000 euros, comme la grande paire de vases décorée de guerriers et datant de la fin du XIXème siècle passée en vente récemment.
Les pièces de porcelaine Kakiemon sont également très recherchées. Vous en trouverez montées sur bronze, ce qui est une nette plus-value. Certains objets en porcelaine montées sont exceptionnels en technique et obtiennent plus de 100 000 euros aux enchères.
Pour apprécier l’ancienneté de votre objet, étudiez la couverte, le talon et les traces pouvant être présentes sous la pièce. En effet, pour cuire les pièces émaillées, celles-ci sont posées sur des pernettes, il y a donc un manque dans l’émail à cet endroit. Les pièces japonaises sont, d’autre part, rarement signées.
Vous l’aurez compris, la valeur de votre céramique japonaise peut être importante si elle est ancienne. Les prix peuvent être très variables et il est important de bien identifier tous les éléments clés pour procéder à une estimation.
Les acheteurs vérifient également l’état de la porcelaine. Les traces de chocs, fêles, éclats ou de restaurations mal effectuées entraînent souvent une dépréciation de l’œuvre.
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Si vous avez encore besoin d’aide pour situer votre pièce sur le marché de la céramique japonaise, notre équipe vous propose une estimation gratuite de votre bien.
Nous effectuons un examen de votre porcelaine afin d’en identifier le style, l’époque de fabrication et les matériaux de fabrication. Notre maison évalue également l’état de conservation, avant de produire une estimation juste et impartiale. Nos experts fixent une fourchette de prix avec une estimation basse et une estimation haute, en fonction du marché actuel.
Records de vente de céramiques japonaises
Une paire de vases cloisonnés signés par l’artiste Namikawa Sosuke est adjugée à 149 123 euros lors d’une vente publique.
Un plat Kutani de l’époque d’Edo est vendu 448 965 euros à Londres.
Un pot à thé est adjugé à 450 300 euros lors d’une vente aux enchères à New York. Il a été créé par un artisan anonyme du XIIIe siècle
Ces pièces exceptionnelles sont rares et très recherchées aux enchères. Plus couramment vous trouverez de nombreux objets en céramique japonaises à quelques milliers d’euros.
Céramiques japonaises adjugées chez MILLON
Une paire de coupes en porcelaine et émaux de style Kakiemon, fixée sur un socle de bronze dorée est vendue 25 000 euros ;
Un grand sujet en faïence de Satsuma est vendu 2 000 euros. Cette Kannon porte une robe polychrome. Elle est marquée Satsuma-yaki Yukiyama ;
Une paire de pots couverts de forme balustre, en porcelaine à décor Imari est vendue 7 200 euros. Datant du XVIIIème siècle, leur col est orné d’une monture en bronze dorée ;
Notre maison a également vendu à 1 250 euros un magnifique plat Arita en porcelaine bleu blanc, avec laque noir et or. Cette grande assiette présente un décor de médaillon circulaire sur son centre et arbore trois cartouches lobés ornés de dragons sur le pourtour.
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