Le guéridon est une table de taille relativement réduite, servant principalement à garder des objets décoratifs ou utilitaires à portée de main. Il fait partie du mobilier d’appoint d’un hôtel particulier, d’un grand salon ou d’un château. Ce meuble existe depuis l’Antiquité. Le guéridon réapparait dans les maisons françaises à partir du XVIIe siècle. Il s’agit principalement d’une petite table dont le plateau peut être rond ou ovale, mais également rectangulaire ou carré.

Le guéridon arbore un piétement central ou avec trois, quatre ou cinq pieds. Le piétement central des guéridons de style Empire est souvent tripode. Sur les modèles à trois, quatre ou cinq pieds, l’artisan orne souvent une entretoise renforçant la structure. Cette configuration se retrouve principalement sur les guéridons fabriqués sous les styles Louis XV et Louis XVI.

Le plateau du guéridon est façonné en bois massif. Des modèles plus sophistiqués apparaissent sous Louis XIV : des décors d’argent, du bois de placage, du bronze doré et de la marqueterie commencent à orner le plateau. Sous l’Empire, le guéridon peut présenter un dessus de marbre, un placage en porcelaine ou encore des bronzes ciselés sur les pieds. Le plateau en marqueterie de pierres dures, enc

Le style et l’époque

Les guéridons produits au XVIIIe et au XIXe siècle, surtout ceux d’époque Louis XV, Louis XVI et Empire sont souvent les plus recherchés. Les décors de ces époques sont fastueux. Les prix varient de quelques centaines d’euros, pour les modèles les plus basiques, à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour les modèles les plus rares, avec plateau en plaque de porcelaine de Sèvres par exemple. 

Un guéridon d’Emilio Terry s’est ainsi vendu presque 250 000 euros. Un guéridon estampillé Christophe Wolff, datant du XVIIIème siècle, en laque de chine, laque européen et placage de bois, s’est vendu 180 000 euros. 

Le matériau

La présence d’un ou de plusieurs matériaux particuliers peut influencer le prix d’un guéridon à la hausse ou à la baisse. Les décors en marqueterie d’écailles de tortue, typiques des meubles sous Louis XIV, augmentent systématiquement le prix estimatif d’un guéridon. Le marbre polychrome, la porcelaine de Sèvres et le bronze doré sont autant d’autres matériaux qui rehaussent automatiquement le prix estimé de l’œuvre. Plus la matière est rare et délicate, plus la valeur du guéridon augmente.

Les maîtres comme Jacob Desmalter, Weisweiller et Thomire utilisent presque systématiquement des matériaux nobles et chers dans leurs réalisations : bois d’acajou, loupe de thuya, placage en biscuit Wedgwood, etc. Un guéridon d’époque Napoléon III orné de plaque de porcelaine a obtenu le prix de 152 000 euros. 

L’état de conservation

L’état de conservation joue aussi sur le prix d’estimation d’un guéridon ancien. Les collectionneurs et passionnés sont très attentifs aux traces de restauration et de réparation des ornementations, du plateau et du piètement. Les décolorations, les fentes et autres déformations entraînent une décote du prix estimatif d’un guéridon.

La signature

Le cachet de l’ébéniste est déterminant sur l’estimation du prix d’un guéridon d’époque. Les passionnés recherchent en particulier les œuvres portant la signature de grands maîtres ébénistes et/ou bronziers comme Christophe Wolff, Émile Gallé, Adam Weisweiler et Pierre-Philippe Thomire. Adam Weisweiler a pour habitude d’estampiller deux fois ses guéridons au niveau du piètement et sous le plateau. Les autres ébénistes apposent leur signature à l’intérieur du tiroir, sur la base du piètement ou en dessous de l’entretoise, pour les modèles à trois, quatre ou cinq pieds.

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Un rare guéridon aux cygnes avec des décors en verre églomisé, de style Empire, est adjugé 480 000 francs suisses lors d’une vente aux enchères, soit 517 000 euros environ. Cette table d’appoint d’exception est réalisée vers 1810. Son plateau exhibe un ornement en verre églomisé, représentant des palmettes et des rosettes dorées, dans un cadre polychrome avec feuillages et cygnes.

Une table à plateaux ovales, estampillée M. Carlin, est vendue 340 908 euros lors d’une vente publique. Ce guéridon d’époque Louis XVI se démarque par sa structure à deux plateaux : le plateau supérieur est plaqué en porcelaine de Sèvres. Le décor fait apparaître un panier fleuri, constitué de fleurs des champs, de tulipes et de roses. Le plateau secondaire, au centre, est plus grand. L’œuvre est montée sur un piètement tripode cambré, avec une section rectangulaire encadrée de dessins géométriques. Des ornementations de bronzes dorés et ciselés rehaussent l’apparence du piètement.

Une table tripode, signée Christophe Wolff, est adjugée 180 000 euros en France. Ce guéridon époque Transition Louis XV – Louis XVI porte la marque de l’inventaire du château de Bellevue, année 1786. 

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Les ventes de guéridon à plusieurs centaines de milliers d’euros sont très rares. Ces meubles d’exceptions appartiennent souvent à des collections privées, à des châteaux ou à des musées. Néanmoins, il est assez courant de trouver des guéridons à quelques milliers d’euros lors de ventes aux enchères.

- Une paire de guéridons, à plateau rond et avec un piétement en bronze doré et ciselé, de style Louis XVI, est adjugée 18 500 euros. Le plateau, en granit rose avec une lingotière en bronze, ornée de guirlandes de feuillage, repose sur un piètement à quatre pieds figurant des termes féminins.

- Un guéridon de la fin du XIXe siècle, de forme hexagonale et orné de placage d’ivoire et d’ébène, est adjugé 17 000 euros. Le plateau, en marqueterie, s’entoure de festons ajourés qui imitent la passementerie et repose sur un piètement tripode à trois têtes d’éléphants, qui supporte un fut balustre décoré d’un vase et de feuillages.

- Une athénienne en acajou, sur un piétement droit tripode, est adjugée 3 800 euros. Les trois plateaux de ce guéridon d’époque Louis XVI, signé Canabas, sont agrémentés de listels de bronze doré.

- Un guéridon signé Jacob Desmalter, époque Empire, est adjugé 49 000 euros. La table d’appoint, en placage d’acajou sur fût pyramidal, dispose d’un plateau incrusté de médaillons en porcelaine Wedgwood. Ces neuf médaillons figurent des muses et placés autour d’une représentation du Char d’Apollon. Des motifs de palettes et de volutes en bronze doré, surmonté d’un verre et d’un couvercle en acajou, agrémentent aussi le plateau.