Reconnaître la calligraphie arabe

La calligraphie arabe est un art qui consiste à écrire à la main des caractères arabes à l’encre sur du papier. Cette forme d'art revêt un sens symbolique dans les arts de l’Islam, trouvant une place aussi bien dans la littérature que dans la poésie.

• Les différents styles d’écriture

La calligraphie arabe se caractérise par sa fluidité et ses possibilités variées de styles. L’écriture kufique, développée au IXe siècle, se reconnait dans l’aspect anguleux des caractères. Ce style présente des variantes selon les régions, comprenant le coufique folié d’Égypte fatimide, le coufique fleuri, le coufique tressé et le coufique géométrique.

L’écriture cursive apparait vers le Xe siècle. Cette calligraphie se caractérise par des traits arrondis et la proportion des lettres est élaborée à partir du Alef, la première lettre de l’alphabet arabe. Le naskhi, l’une des plus anciennes écritures cursives, serait inventé par ibn Muqla, maître calligraphe de l’époque abbasside. À l’origine employée dans la correspondance, elle est ensuite intégrée dans les calligraphies pour embellir le Coran. Le thuluth se distingue par des lettres particulièrement hautes.

• Les techniques de calligraphie

Les méthodes traditionnelles impliquent l'utilisation de matériaux naturels pour réaliser la calligraphie arabe. La plume de roseau et le calame en tige de bambou comptent parmi les instruments d'écriture utilisés par les calligraphes arabes. L'encre est confectionnée à partir d'ingrédients naturels tels que le miel, la suie et le safran.

À l’origine, la calligraphie est réalisée sur papyrus en roseau d’eau douce et de parchemin en peau d’animaux. Les calligraphes utilisent du papier de qualité à l’arrivée de ce matériau depuis la Chine au VIIe siècle. La préparation du papier se fait à la main, il est ensuite revêtu d'amidon, de blanc d'œuf et d'alun.

Les caractères et techniques utilisées permettent d’identifier l’époque de création, et éventuellement le nom du calligraphe. Le texte peut également être signé. Il existe de nombreuses écoles plus ou moins cotées. 

Estimer le prix d'une calligraphie arabe

• Le type de sujet

Le sujet de la calligraphie peut affecter sa valeur. Très travaillée ou ornée, la calligraphie aura plus de valeur.

Un ouvrage a été vendu plus de 100 000 euros aux enchères, il s’agit d’un livre de conduite pour les aspirants soufis, calligraphié par Ahmad b al-Suhrawardi. Dans le style naskh, les titres sont ornés d’arabesques et fleurs, bordures, guirlandes, …

• La signature éventuelle

La valeur d’une calligraphie arabe est souvent déterminée par le nom de l’artiste qui l’a créée. Les artistes les plus célèbres et les plus recherchés sont ceux qui ont développé un style unique et reconnaissable. Parmi les auteurs contemporains connus, Hassan Massoudy est réputé pour son innovant mariage des traditions et de la modernité, célébrant la beauté de l’écriture arabe avec des lignes épurées. Ahmed Moustafa réinterprète quant à lui les principes géométriques de la calligraphie arabe, formant une image avec les textes sacrés.

Une anthologie d’œuvres poétique a atteint le beau prix de 100 000 euros en raison du nom du calligraphe porté au colophon : Ali Reza al-kâtib. D’autres recueils de même type n’obtiennent que quelques centaines d’euros aux enchères.

• L’état de conservation

L’état de conservation de la calligraphie est également important. En toute logique, une calligraphie en bon état de conservation sera plus précieuse qu’une calligraphie endommagée ou restaurée.

Pour estimer correctement votre calligraphie, vous devez donc étudier son état, essayer d’identifier son style et son auteur. Il n’est cependant pas toujours facile d’identifier les objets de qualité pour un œil non averti. 

calligraphies arabes adjugées chez MILLON

Découvrez les calligraphies arabes adjugées dans les ventes aux enchères de la maison Millon et faites estimer les vôtres

Les calligraphies arabes comptent parmi les œuvres les plus recherchées par les amateurs d’arts d’Orient. La maison Millon enregistre de belles ventes pour ces calligraphies :

• Un monumental feuillet de coran sur parchemin originaire de Mésopotamie. Cette calligraphie réalisée à l’encre sépia et datant de la fin du califat omeyyade porte l’écriture coufique allongé. Cette œuvre est adjugée 650 000 euros ;
• Le Livre de conduite pour les aspirants soufis, calligraphié par Ahmad b. al-Suhrawardi. Ce manuscrit arabe en ivoire calligraphié en naskh sur 9 lignes par page est adjugé 152 000 euros;
• Le quatrième Juz d’un coran princier commandé pour le fils du calife Abu’l’Abbas al-Nasir al-Zasir. Ce manuscrit sur papier beige est calligraphié à l’encre sépia, en « muhaqqaq ». L’œuvre est adjugée 160 000 euros.

Les ventes à ces prix-là restent exceptionnelles, la maison MILLON est également à l’origine de ventes aux enchères plus modestes.

• Neufs feuillets illustrés du Livre des étoiles par Abd-al-Rahman ibn 'Umar al-Sufi, peints à la gouache avec rehauts d'or, titré en « naskh », adjugés 11 000 euros ;
• Verset du trône et la Kaaba à l’encre et gouache rehaussé d’or sur papier, signé par Aftâb Ahmad, adjugé 1 800 euros ;
• Invocation religieuse signée Hafiz Othman, une calligraphie à l'encre noire sur papier et collée sur un carton aux marges ébru, adjugée 5000 euros ;
• Une calligraphie de Firman ou Berat datée 1226H. '''= 1811. Elle comprend neuf lignes en « diwani » rouge et vert sur papier, ainsi que la grande « tugra » verte ornementale du Sultan Mahmoud II khan bin Abdulhamid. Cette œuvre est adjugée 3 800 euros.

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