Vous pensez posséder un bronze Valsuani et vous désirez en estimer le prix ?
Nos experts en Art Décoratifs – Département Art Nouveau - vous donnent quelques pistes pour en savoir davantage sur votre objet et connaître sa valeur sur le marché de l’art. Découvrez l’histoire de la fonderie Valsuani sur plusieurs générations et ses plus belles œuvres.
Histoire de la fonderie Valsuani
Claude Valsuani ouvre sa fonderie en 1908. Il y exploite les techniques héritées de son père, Marcello Valsuani, émigré italien, dont le savoir-faire avait conquis le célèbre fondeur Adrien-Aurélien Hébrard.
Le réseau de Claude Valsuani et sa grande technique le propulsent au rang de fondeur reconnu. Précurseur dans la pratique de la numérotation de ses pièces, Claude Valsuani se définit comme la « troisième main du sculpteur ». Les plus grands sculpteurs de l’époque, comme Auguste Rodin ou Rembrandt Bugatti, lui font confiance et le mènent au succès.
Lorsqu’il meurt subitement en 1923, c’est son fils Marcel qui reprend les rênes de la fonderie familiale dès 1924. Il garde le même cachet que son père et marque ses bronzes d’un « C. VALSUANI CIRE PERDUE ».
Le célèbre sculpteur François Pompon lui confie ses œuvres dès 1927. Le nom de Valsuani reste encore aujourd’hui indissociable de celui du sculpteur.
Fondeurs, mais non pas éditeurs, comme plusieurs de leurs concurrents, les Valsuani prennent le parti de soutenir les artistes et de ne pas les enfermer dans des contrats d’édition. Entre autres, les sculpteurs Germaine Richier, Maillol ou César leur font confiance.
En 1973, c’est le contremaître de toujours, Antoine Tamburro, qui reprend la direction de la fonderie. Celle-ci est ensuite gérée par Jacques Sokolowsky dès 1976.
La fonderie dépose le bilan en 1980 mais est sauvée par le rachat de Leonardo Benatov, qui reprend le cachet et l’entreprise sous le nom Airaindor Valsuani, appelée aussi Fonderie de Chevreuse.
La fonderie passe ensuite entre différentes mains et change d’appellation au fil des années.
Le 25 janvier 2016, la fonderie est mise en liquidation judiciaire.
A noter que le frère de Claude Valsuani, Attilio, crée également sa propre fonderie vers 1933, sous le nom de « Nouvelle fonderie artistique à Cire perdue ». Si sa technique est proche de celle de son frère, la fonderie d’Attilio n’en a pas le prestige.
La technique des bronzes d’art Valsuani
La cire perdue, technique utilisée par la fonderie Valsuani, consiste en un moulage de précision conçu à partir d’un modèle en cire. Une fois le bronze coulé et solidifié, la cire est chauffée afin d’être fondue puis évacuée. Le moule est ensuite détruit pour faire apparaître la sculpture.
Claude Valsuani reprend également des techniques héritées de son père, comme la potée à la bouse de vache, particulièrement précise et économique, et celle du noyau à l’italienne.
La fonderie Valsuani est l’une des premières fonderies à employer la technique de patine à chaud. Le « noir Valsuani », prisé de François Pompon, est d’ailleurs une marque de fabrique de la maison.
Comment reconnaître un bronze Valsuani ?
Claude Valsuani prend le contrepied des fondeurs de l’époque en numérotant ses pièces et en y ajoutant le nombre de tirages effectués. N’étant pas lié par des contrats d’édition aux sculpteurs, Claude Valsuani porte peu d’importance à la limitation que peut apporter la numérotation des bronzes.
Selon la législation, un bronze est considéré comme original, s’il n’en existe que 12 tirages maximum (8 en chiffres arabes et 4 en chiffres romains)
Le cachet Valsuani est cédé avec la fonderie après la mort de Claude Valsuani. Pour Claude Valsuani, puis son fils Marcel, on retrouve la marque « CIRE /C. VALSUANI / PERDUE ». Ce cachet perdure avec Benatov.
Pour Attilio Valsuani, le cachet indique « CIRE / A.VALSUANI / PERDUE « ou encore « CIRE PERDUE / A.VALSUANI / PARIS »
Un cachet « T. VALSUANI » voit également brièvement le jour, du nom de Thierry Valsuani, arrière-petit-fils d’Attilio.
Records de ventes
Une réduction de la petite Danseuse de 14 ans de Degas fondue par Valsuani en 1998, à partir d’une cire originale datant de 1878, a été adjugée à 7 millions de dollars en 2000.
Comment estimer le prix d’un bronze Valsuani ?
La valeur d’un bronze Valsuani dépend notamment de l’artiste à son origine ainsi que du nombre de tirages exécutés pour une même œuvre. Certaines pièces, produites à quelques exemplaires seulement, peuvent voir leurs prix s’envoler !
Ours blanc - François Pompon - Adjugé le 9 juin 2021 à Zürich – 205 318 €
Le grand adieu– Henri Laurens - Adjugé le 10 novembre 2020 à New York – 270 074 €
L’âge d’airain – Auguste Rodin - Adjugé le 21 décembre 2021 à Paris– 130 000 €
Ich dwoje –Auguste Zamoyski - Adjugé le 6 décembre 2020 à Chaville – 125 000 €
La petite châtelaine – Camille Claudel - Adjugé le 9 mars 2021 à St Martin des Champs – 72 000 €