Vous possédez un objet d’art du Haut Sépik et désirez connaître sa valeur en vente aux enchères ?
Nos commissaires-priseurs et experts en Arts Premiers et Magistraux vous donnent quelques pistes pour en savoir davantage sur votre objet d’art de Papouasie Nouvelle Guinée et pour connaître sa valeur sur le marché de l’art.
L’art Océanien de Papouasie Nouvelle-Guinée
Après avoir été gouvernée par trois puissances extérieures depuis 1884, la Papouasie Nouvelle-Guinée obtient sa souveraineté en 1975. Elle est composée de plusieurs régions dont trois principales du Fleuve Sépik : le Bas Sépik, le Moyen Sépik, le Haut Sépik.
Le fleuve Sepik coule sur plus de mille kilomètres dans une large vallée marécageuse du nord de la Nouvelle-Guinée. Depuis plusieurs millénaires, sur ses berges ou à proximité, vivent des populations appartenant à divers groupes linguistiques papous. Dans ces sociétés, l'art est omniprésent. Il traduit un imaginaire qui s'enracine dans le monde des ancêtres et des héros mythiques dont il célèbre et prolonge les hauts faits.
L'art papou dit "premier" ou "primitif" a pour but de parler aux ancêtres ou aux esprits et de raconter une histoire, à travers des motifs ou des formes précises. Les sculptures, les parures corporelles, les masques jetés après la cérémonie, ou bien encore les tapa, les proues de pirogue, témoignent d'un savoir transmis oralement au fil des générations.
L'artiste obéit à des règles et répète le geste de ses prédécesseurs, pour que l'œuvre soit comprise par tous les membres du clan. Chaque objet transmet un message, inscrit dans les formes, les couleurs et les matériaux. Pour les Papouasiens, la force de cet art tient à la puissance des symboles qu’ils véhiculent.
Indispensables pour les cérémonies et rites en l'honneur des esprits, des ancêtres ou des initiations, les masques et les sculptures racontent des mythes et des histoires. Les plus célèbres objets d’art de Papouasie proviennent du fleuve Sepik, où les populations ont développé une riche mythologie inscrite dans de nombreuses formes de sculpture où s'exprime le caractère sacré de chaque objet.
Reconnaître un objet d’art du Haut Sépik
Quelques éléments peuvent vous aider à reconnaître une œuvre d’art du Haut Sépik en Papouasie Nouvelle-Guinée. La production artistique de cette région est extrêmement riche et vaste, découvrons les ensemble à travers les principales zones géographiques :
Le Fleuve Ramu
Les boucliers
Les formes colorées des boucliers évoquent la plante à igname avec les petites pointes. C’est un objet à fort impact visuel pour les cérémonies, la place sociale et la dissuasion. Ils peuvent être peints et/ou recouverts de vanneries (tapa).
Les figurines d’ancêtres
La figurine Ramu incarne un ancêtre, un être mythique ou un esprit de clan. Mi-homme mi-oiseau, elle est reconnaissable par son bec d’oiseau. Elle est caractéristique de la statuaire de l’embouchure du fleuve Ramu.
Présent dans la maison d’apparat, lors d’initiations ou de fêtes funéraires, ces figures étaient destinées à accompagner chaque individu dans toutes les étapes de sa vie, à commencer par son initiation.
Les masques
La forme du masque est significative. Un masque de flûte est utilisé pour émettre des sons et faire parler l’esprit. Le masque Brag est souvent rouge, bombé, avec un grand front et un nez disproportionné et large. Il y a également des masques plats avec le front bombé.
La Baie de l’Astrolabe
Les boucliers
Les boucliers réalisés dans cette partie de Haut Sépik ont la particularité d’être de forme arrondie et ciselés.
Les sculptures
Les figures monumentales d’ancêtres, appelées Telum, sont très importantes dans la vie cultuelle. Les coiffes sont faites de défenses de porcs sur les côtés, les lobes d’oreilles sont importants pour laisser place à des pendants. Elles ont parfois un ornement de bouche arboré lors de danse ou comme parure de guerre. La fonction des Telum est mal connue. Elles représentent certainement des ancêtres importants et jouent un rôle central dans les rituels d’initiation.
Le Golfe Huon et les îles Tami
Le tapa
Cette région est connue pour le tapa en palétuvier (mangrove). Le tapa est un tissu d'écorce, une étoffe végétale obtenue par la technique de l'écorce battue, fabriquée dans les îles du Pacifique. En Mélanésie, le tapa est fabriqué par les hommes, tandis qu'en Polynésie, c'est l'affaire des femmes. Traditionnellement, les étoffes étaient surtout utilisées à l'état naturel, certaines étaient teintes en jaune ou en rouge à l'aide de teintures à base de plantes. L’arbre utilisé pour fabriquer du tapa pousse près des marées salantes. Les éléments décoratifs et géométriques peints rappellent la plante récoltée.
Les crochets à suspension, appui-nuques, pagaies et plateaux
Parmi les sculptures les plus largement fabriquées dans les îles Tami et le Golfe Huon, citons les petits objets tels les crochets de suspension, les appui-nuques, les pagaies ou encore les plateaux. Ils sont souvent anthropomorphes. Le visage reprend les traits des masques Nausung et Tago.
Une calotte surmonte la tête, le nez est long et droit, les yeux en amande sont encadrés de motifs triangulaires, les lobes d’oreilles sont importants. Tous seraient en lien avec une créature surnaturelle puissante à laquelle se joint bien souvent, dans l’iconographie de ces œuvres, le motif d’un serpent.
L’aire Massim et les îles Trobriand
Les proues de pirogue
Les pirogues, les proues, les poupes et les pagaies sont d’emblèmes qui jouent un rôle clé dans l’expression de l’identité des peuples. Destinés aujourd’hui aux déplacements entre les îles, aux échanges et à la pêche, ces navires étaient autrefois aussi utilisés lors des guerres. Véhicules des hommes, des défunts voire des dieux, ils évoquent le voyage entre les mondes.
La région Massim est connue pour ses équipements de pirogue et de bétel. Ornant la pirogue masawa, la proue lagim sert aussi de brise-lames. Les ajours peuvent servir à fixer des coquillages. A la forme asymétrique et aux motifs curvilignes s'ajoute parfois la présence de personnages protecteurs sculptés au sommet.
Les spatules à chaux
Les spatules à chaux de la région Massim des îles Trobriand peuvent être richement ornés et sculptés. De formes variées, ils peuvent être en bois ou encore en écaille de tortue pour les plus luxueux. Des éléments en fibre végétale et des coquilles sont parfois accrochés à la spatule. La poignée peut être sculptée d’un personnage ou d’un animal.
Les monnaies d’échanges KULA
Les bracelets de coquillages (mwali) et les colliers (soulava) servent de système d'échanges au nord de la Mélanésie. Chaque objet kula a un nom propre. Sa valeur augmente avec l’ancienneté, les voyages accomplis et la réputation de ceux qui l’ont détenu.
Le mwali est constitué d’une tranche de coquillage conus à laquelle est attachée une corde, autour de laquelle sont assemblés plusieurs ovula ovum. Le soulava est constitué d’une fine ficelle sur laquelle sont enfilés de petites perles de spondyle.
Les boucliers
Les boucliers de guerre nommés Vayola sont réservés aux guerriers de haut rang des Îles Trobriand (aire Massim). Ils sont fabriqués en bois d'acacia et ornés de motifs associés à la magie de la guerre. Ils seraient employés lors de guerres formelles et organisées, sur des champs de bataille spécifiques. Leur usage a pris fin en 1899, lorsque les guerres furent interdites par les missions et l'administration coloniale.
Le Golfe de Papouasie
Le Marupaï
Des petites noix de coco sont sculptées d’un visage humain ou de têtes animales, de crocodiles ou autres. Les marupai étaient principalement des amulettes de chasse ou des charmes spirituels personnels capables de remplir plusieurs fonctions (protection, sorcellerie, divination et bien plus encore). La plupart des œuvres du Golfe de Papouasie sont de nature religieuse. Les visages de ce marupai représentent des héros mythiques religieux particuliers.
La figure Imunu
Manifestations des êtres-esprits masculins ou féminins, la silhouette dansante des figures imunu épouse le mouvement tourmenté des racines de mangroves trouvées par un sculpteur à la suite d'un rêve.
À la spontanéité du geste répond l'importance du concept qui leur était associé – " imunu " désignant la "force vitale" à l'origine de l’individualité. Ces figures sont placées dans les maisons cérémonielles et utilisées lors de rites initiatiques.
La planche gope
Les planches gope sont décorées d’éléments stylisés spécifiques, utilisés par leur clan pour représenter les esprits qui leur étaient associés. La représentation de l'être-esprit, résumé aux traits du visage et à un corps stylisé et simplifié, est mise en avant par la polychromie. Les planches gope du Golfe de Papouasie sont conservées dans la maison des hommes et représentent l'ancêtre du clan.
Détroit de Torres
Le masque en écaille de tortue de mer
Les masques en écaille de tortue de l’archipel du Détroit de Torres sont utilisés pour plusieurs types de cérémonies comme les moussons, les célébrations mortuaires ou initiatiques. Les masques en écaille de tortue sortent à l’occasion d’une danse autour d’un feu, rythmée par les tambours et les chants. Ils célèbrent aussi les héros mythiques de l’archipel. Les masques ont un pouvoir si important que les hommes ne les portent pas en dehors des cérémonies.
Leur réalisation nécessite une maîtrise et une technique particulière du travail de l’écaille, transmise de génération en génération. Les ressources marines sont privilégiées car le bois est peu accessible dans la région. Une fois l’écaille modulée et décorée de motifs gravés et remplis de chaux, elle est ligaturée de fibres naturelles. Des plumes de casoar, de la nacre, des graines de noix de goa, ajoutent une dimension sonore au masque.
Le tambour
Le tambour du Détroit de Torres est considéré comme le plus beau de la Mélanésie. Ils illustrent l’inventivité et le talent des artistes de cette région, tant par leur forme unique, évoquant un poisson à la mâchoire grande ouverte, que par leur décor finement incisé et rehaussé à la chaux. Œuvres exceptionnelles, fruits d’un travail long et minutieux, ces tambours dotés d’un puissant pouvoir sont transmis de génération en génération.
Estimez le prix d’un objet d’art du Haut Sépik
Une proue de pirogue, un tapa, un masque d’ancêtre, un bouclier, une planche gope ou un marupai se cache peut-être dans votre grenier … Ces quelques éléments peuvent vous aider à déterminer son prix
Le prix des objets d’arts du Haut Sépik en Papouasie Nouvelle-Guinée dépend de nombreux facteurs, notamment du type d’objets, de la date de production, de la provenance et de la portée symbolique de l'œuvre. L’état de conservation et la qualité d’exécution peuvent également faire augmenter la valeur de votre objet d’art du Haut Sépik.
Les proues de pirogue : prix et estimations
Les proues de pirogue sont rares sur le marché des enchères. Les collectionneurs d'art océanien et les amateurs d'artefacts culturels sont aux aguets dès que l’une d’entre elles est en vente. Plus la taille de la sculpture est importante et en bon état de conservation, plus le travail du bois est de qualité et plus l’estimation de leur prix sera élevée.
L’estimation du prix d’une proue de pirogue du Haut Sépik sur le marché des enchères varient entre 100 et 80 000 euros.
Un proue de pirogue (brise-lame), aire Massim, îles Trobriand ou d'Entrecasteaux, Papouasie Nouvelle-Guinée est estimée à 6 000 - 9 000 euros. Un bouclier de pirogue, du fleuve Ramu, est estimé à 35 000 - 50 000 euros.
Les masques : prix et estimations
Les masques en écaille de tortue sont appréciés pour leurs formes élaborées et symboliques. Si les formes sont variées, les masques sont généralement sertis de coquillages, de plumes, de fibres végétales ou encore de cheveux. Ces éléments peuvent faire augmenter la valeur d’un masque du Haut Sépik.
Par exemple, un masque réalisé dans le détroit de Torres en écaille de tortue suivant les mêmes caractéristiques est estimé à …. euros en maison de ventes aux enchères. A contrario, un masque en bois du Haut Sépik en mauvais état de conservation, cassé ou dégradé, peut être estimé à 100 - 200 euros.
Les boucliers : prix et estimations
Les boucliers du Haut Sépik, de l’aire Massim, plus rares, sont des cotés sur le marché de l’art. L’estimation de leur prix peut augmenter considérablement selon la qualité de la figure sculptée.
Un bouclier de l’aire Massim (Haut-Sépik, Papouasie-Nouvelle-Guinée) a atteint le prix exceptionnel de 60 000 euros pour une estimation largement inférieure à 15 000 – 25 000 euros. Ce record témoigne de l’attrait porté pour ces fabuleuses sculptures.
Tous ces éléments sont cruciaux dans l’établissement de la valeur d’un objet d’art du Haut Sépik. Il est recommandé de faire appel à un commissaire-priseur ou à un expert pour procéder à une expertise plus précise et ainsi obtenir l’estimation la plus juste.
Les dernières enchères MILLON
Masque de case présentant une tête ancestrale, le nez en forme de bec d’oiseau retroussé et le front enrichi en relief d’un crocodile stylisé. Bois, ancienne patine et marques d’usage, restes de pigments naturels. Région Murik, Papouasie Nouvelle-Guinée, première moitié du XXe siècle. Adjugé à 2 000 euros.
Monnaie Talipun, surmontée d’un coquillage "Turbo Mormoratus". Elle représente un esprit de la nature aux yeux sculptés en projection. Le nez est longiligne en pointe de flèche. Sa tête est agrémentée d’un oiseau ou serpent totem, le bec ouvert et le regard dirigé symboliquement vers le ciel. Coquillage, vannerie tressée, bois, rotin et traces de pigments naturels. Papouasie Nouvelle-Guinée, XXe siècle, adjugé à 280 euros.
Intéressant petit crochet de suspension en forme de croissant de lune surmonté de tête accolé évoquant un esprit de la nature homme oiseau au long bec effilé. Bois dur, ancienne patine brune avec marques d’usage localisées. Région du Bas Sépik, Papouasie Nouvelle Guinée. Adjugé à 2 000 euros.
Appuie-Nuque Sepik, bois à pigments ocre et bleu (Rickett blue), attache en fibres estimé à 30 000 - 50 000 euros, s’est vendu à 120 000 euros.
Une boîte à pigments provenant de Iatmul, Moyen Sépik, en bois à patine brune et brillante, reste de pigments ocre et attache en fibre est partie au prix de 80 000 euros.
Estimez et vendez votre objet d’art du Haut Sépik
Forte de son expérience du marché de l’art, notre équipe constituée d’experts et de commissaires-priseurs vous donne une estimation gratuite de votre objet d’art du Haut Sépik. Cette estimation prend en compte les résultats obtenus en salle de ventes pour des productions similaires.
Nos commissaires-priseurs et experts en Art Océanien vous accompagnent dans une vente aux enchères au meilleur prix.
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