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Issue de l’enluminure médiévale, la miniature séduit par sa délicatesse et son haut niveau de précision. Vous en possédez une et souhaitez connaître sa valeur ? Suivez notre guide. Si vous n’êtes pas encore sûr de vous, nos experts vous proposent une estimation gratuite de votre miniature.
Reconnaître une miniature du XVIIIe - XIXe siècles
La miniature est un genre de peinture relativement récent, qui émerge réellement à partir du XVe siècle. Son nom vient du latin minium, un adjectif qui désigne la couleur rouge ocre de l’oxyde de fer employé pour l’enluminure des manuscrits. Néanmoins, son appellation dérive aussi du terme minus, qui signifie littéralement « plus petit » - un qualificatif qui correspond parfaitement aux petites dimensions des peintures miniatures.
Des peintres de renom comme Holbein le Jeune (XVe siècle) et Jean-Honoré Fragonard et Charles Mellin (XVIIIe siècle) s’y sont intéressés. Néanmoins, cette discipline acquiert ses lettres de noblesse grâce aux réalisations d’artistes qui exercent exclusivement en tant que miniaturistes.
En France, Jean Baptiste Augustin, Jean-Baptiste Isabey et Eugène Petit sont considérés comme les miniaturistes les plus talentueux de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Ces artistes gagnent le respect de leurs contemporains : ils exposent dans les Salons et ont leur accès à l’Académie des Beaux-Arts.
En Angleterre, l’art de la miniature sur porcelaine, de la miniature sur ivoire ou de la miniature sur papier est associé aux noms d’Andrew Robertson, Nicolas Hilliard, George Lance et Dante Gabriel Rossetti.
Les techniques
Au départ, les miniatures de portraits se dessinent principalement à la gouache, sur du parchemin. Les personnages principaux sont représentés principalement sur des fonds bleus. Les artistes travaillent peu les ombres, mais accordent beaucoup d’attention aux détails des vêtements. Vers la fin du XVIe siècle, les miniatures laissent apparaître plus de volumes et plus d’ombres. Les dessins gagnent aussi en profondeur grâce à une meilleure reconstitution des paysages.
À partir du XVIIe siècle, les miniaturistes réalisent leurs travaux sur de l’émail vitrifié. Ce support autorise plus d’effets et de combinaisons, en plus d’être inaltérable. Au XVIIIe siècle, les miniatures sur ivoire, peintes à la gouache, se démocratisent. Les couleurs deviennent plus naturelles et la restitution de la couleur de peau gagne en précision.
Les artistes vont plus loin en utilisant des plaques d’ivoire légèrement transparentes. Ils placent des paillons – des feuilles d’argent – au verso du support pour accentuer l’effet lumineux sur leur miniature. Pour les commandes exceptionnelles, ils réalisent une miniature bijou parfois en guise de souvenir d’un défunt.
Les particularités
Un portrait en miniature dessiné par un maître est d’une précision exceptionnelle. Les traits, les proportions, le caractère et les sentiments sont reproduits fidèlement. Les couleurs, vives et variées, imitent presque à la perfection le teint poudré et laiteux du personnage.
Les peintures sur ivoire résistent mieux à l’usure et à la décoloration. Elles ont une meilleure cote en raison de leur rareté. Par ailleurs, l’ivoire imite très bien la carnation de la peau. La miniature sur ivoire offre ainsi un rendu de très grande qualité, bien meilleur que sur n’importe quel autre support. Les miniatures sur porcelaine et sur papier connaissent également un véritable engouement sur le marché de l’art.
D’aspect délicat, les miniatures se contemplent de près en raison de leurs dimensions réduites. Leurs auteurs consacrent beaucoup plus de temps pour leur réalisation, pour fignoler les détails et obtenir un rendu parfait de couleurs et de textures.
L’art de la miniature utilise abondamment la technique à la détrempe et de la touche en pointillé pour les petits traits. Les portraits miniatures disposent souvent d’un arrière-plan écarlate ou bleu, ou orné de rideaux de velours ou de satin pour plus de contraste. À partir de la fin du XVIIIe, les scènes galantes, voire coquines, font leur apparition sur les dessins miniatures sur ivoire et sur papier.
Estimer la valeur d’une miniature
La miniature s’apprécie avant tout par la beauté et la fidélité du portrait, la richesse des pigments et l’état de conservation. La scène et le personnage intéressent également les admirateurs des personnages d’histoire. La signature reste cependant l’élément le plus déterminant sur le prix, ainsi que l’identité de la personne représentée. Les acheteurs convoitent particulièrement les œuvres signées Isabey et Augustin, reconnaissables à leur charme et leur grande minutie.
Le personnage et la représentation
Le prix d’une miniature dépend en grande partie du thème de l’œuvre, autrement dit la figure et/ou la scène reconstituée en dessin. Certaines miniatures de personnages historiques comme Marie-Antoinette et Louis XVI sont particulièrement bien valorisées.
C’est notamment le cas d’une miniature sur ivoire de la reine Marie-Antoinette, signée Peter Édouard Stroely. L’œuvre, conservée dans son encadrement d’origine en bronze, est estimée entre 15 000 et 20 000 euros lors de sa mise en vente en 2017.
La qualité de l’œuvre
Au même titre que la peinture, la miniature requiert une grande précision et un réel savoir-faire pour retranscrire fidèlement les expressions physiques et les valeurs morales du sujet. Ces qualités ont, par exemple, conquis l’acheteur d’un portrait miniature d’une jeune femme inconnue, signé Antoine Berjon (1754-1843). Le dessin montre une jeune femme assise de trois quarts, vêtue d’une robe décolletée avec un foulard blanc sur le côté. La carnation de la jeune femme est soigneusement retranscrite dans des tons rose et clair. La couleur des yeux, les détails des cheveux et la posture laissent transparaître le caractère affirmé du sujet. Cette miniature réalisée en 1800 est adjugée à 33 000 euros.
Le support
Plus raffinées, plus détaillées et mieux conservées, les miniatures sur émail et sur ivoire atteignent les prix les plus élevés dans les ventes publiques. Ces œuvres se démarquent par leur grande palette de couleurs ainsi qu’une belle restitution des ombres, des contours et des volumes. Elles sont d’ailleurs faciles à entretenir et à conserver. Le Portrait de l’empereur Napoléon Ier, par Jean-Baptiste Isabey, vendu 5 510 euros en 2023, en est un parfait exemple.
La signature
Les collectionneurs s’intéressent en particulier aux réalisations de grands miniaturistes du XVIIIe-XIXe siècles. Les réalisations de Jean-Baptiste Isabey, Jacques Augustin, François-Sébastien Laurent et Pierre-Adolphe Hall obtiennent régulièrement les enchères les plus élevées lors des ventes publiques.
Records de ventes de miniatures
Les prix des miniatures atteignent régulièrement des sommets. Les portraits réalisés par Antoine Berjon se vendent facilement à des dizaines de milliers d’euros sur le marché. Une miniature du peintre, représentant une jeune femme anonyme, a été adjugée à 33 000 euros lors d’une vente aux enchères à Paris.
En 2007, une miniature d’Elizabeth I peinte par Nicolas Hilliard a trouvé preneur pour 230 000 livres sterling. Lors de la même séance, une miniature d’Oliver Cromwell réalisée par Samuel Cooper est vendue 460 000 livres sterling. L’œuvre est actuellement exposée au Compton Verney Museum.
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Miniatures adjugées chez MILLON
Une miniature de Joachim Murat, roi de Naples, peinte par Sophie Liénard, est adjugée à 14 500 euros. Ce portrait sur porcelaine dure, dessiné dans un cadre ovale en bronze doré, a été estimé entre 10 000 et 15 000 euros.
Un dessin de Jean-Baptiste Isabey représentant l’impératrice Marie-Louise est vendu 6 200 euros, bien loin de son estimation située entre 1500 et 2000 euros. Cette peinture à l’aquarelle et au crayon sur vélin date de 1810.
La maison Millon a vendu un cadre ovale contenant 12 portraits miniatures ovales de personnages royaux de Russie du début du XIXe siècle. L’œuvre, estimée entre 6000 et 8000 euros, est adjugée à 10 500 euros.
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