Reconnaître une œuvre de Fabergé : les critères

L’atelier de création Fabergé se distingue par la complexité et le raffinement exceptionnel de ses œuvres. Pierre-Karl Fabergé marque le monde de la joaillerie par son style unique qui mêle luxe et fantaisie. Son travail mis au jour lors de l’exposition pan-russe à Moscou en 1846 suscite l’intérêt de l’Empereur Alexandre III, grâce à la réplique d’un bracelet en or du IVe siècle avant J.-C, qu’il n’arrive pas à distinguer de l’original. Le Tsar lui passe plusieurs commandes et le désigne comme fournisseur impérial en 1884.

• Les techniques de fabrication

L’atelier Fabergé fait de l’émaillage sa technique de prédilection à travers de nombreuses œuvres remarquables. Il s’agit d’une technique de décoration qui consiste à appliquer une couche de verre sur une surface métallique chez Fabergé.

Avec une variété de couleurs d'émail, Fabergé crée des motifs complexes et détaillés sur ses bijoux. Les œufs de Fabergé, qui font la renommée de la Maison, démontrent par exemple un savoir-faire hors pair dans les ornements en émaux comme le montre l'Œuf d'hiver, un chef-d’œuvre fabriqué en 1913 à l'époque des tsars.

Cet œuf de Pâques est fait d’émail translucide, serti de 4300 diamants, d’or et d’argent, et posé sur une base de cristal. L'Œuf d'hiver est offert par le Tsar Nicolas II à sa mère, l'impératrice douairière Maria Fedorovna. Il est adjugé 10,7 millions d’euros lors d’une vente aux enchères en 2002.

En tant que maître de l’art russe, Pierre-Karl Fabergé réalise également des figurines en émail de formes animalière, florale, et même humaine. La figurine de l’éléphant et la tour, conçue en 1890 toujours pour l’impératrice Maria Féodorovna et aujourd’hui exposée au Musée Fabergé à Saint-Pétersbourg. Elle est faite de quartz fumé et surmontée d’une tour ornée d’émaux.

Les artisans de la Maison Fabergé utilisent également la gravure à la main pour embellir les œuvres. La technique de guillochage à l’aide d’un burin spécifique permet de graver des motifs sur les surfaces solides comme l’or ou l’argent. L’Œuf Commémoratif d’Alexandre III, créé en 1909, en est un exemple concret. Il est réputé pour sa belle gravure en noir et blanc.

La Maison Fabergé maîtrise aussi le ciselage, une technique qui consiste à sculpter des motifs sur une surface dure. L’Œuf de poule de Fabergé, créé en 1885 pour la tsarine Maria Fedorovna, en est une belle représentation. 

Cet œuf d’apparence sobre, émaillé de blanc, se transforme lorsqu’il est ouvert. L’intérieur en or contient la figurine d’une poule en or ciselée, multicolore et aux yeux en rubis. Cette poule renferme elle-même une réplique miniature de la couronne russe et un pendentif en rubis.

Le sertissage et la dorure sont aussi des techniques courantes de la Maison Fabergé. Une rare boîte à musique de la collection Franklin Mint & Fabergé présente une belle dorure de 24 carats et des ornements de pierres précieuses. Les deux joailliers collaborent également pour la création d’une broche en or 14 carats de forme circulaire et d’une bague sertie de saphir et de diamant. 

Vous reconnaîtrez donc une œuvre de Fabergé par les techniques employées dans les créations ainsi que le style : émail, ciselure, objets à surprise sont souvent sa marque de fabrication. Vous devrez également rechercher son poinçon ou sa signature sur votre œuvre. 

• Les types d’œuvres créées par Fabergé. 

Le style de Fabergé est un mélange de plusieurs influences : rococo, Louis XVI, Renaissance et Art nouveau. Les lignes épurées et la sobriété des couleurs sont à l’honneur pour faire ressortir l’élégance de chaque pièce de joaillerie. 

Fabergé est bien sûr particulièrement célèbre pour ses œufs. La complexité du mécanisme de certaines pièces, comme l’Œuf en émail bleu à nervures de 1887, fait aussi la renommée de la Maison. Sa particularité réside dans l’horloge Vacheron-Constantin qu’elle contient. L’œuf est commandé par Alexandre III à Fabergé pour l’offrir à l’impératrice Marie Feodorovna pour Pâques 1887. Cette œuvre d’art est vendue aux enchères pour un prix record de 12,5 millions d’euros. C’est l’un des œufs les plus chers de l’enseigne.

Fabergé excelle aussi dans la fabrication de coffrets précieux. De Feodor Rückert, une rare boîte ovale en argent émaillée et ornée d’une scène figurant la cathédrale du Christ Saint Sauveur à Moscou d’après l’œuvre de Victor Dmitrievich Zamiraïlo (1868-1939) s’est vendue à 50 000 euros chez MILLON en 2020. 

Feodor Rückert commence à collaborer avec la maison Fabergé à partir de 1887 en imposant un style parfaitement reconnaissable. En effet, véritable virtuose de la technique des émaux cloisonnés, il sublime chaque objet par des émaux qui rendent son style unique. A la fin du XIXe siècle, il s’attache plutôt à développer une technique des émaux aux nuances pastel puis, dès 1908, l’avènement des motifs néo-russes et l’usage des couleurs sombres et froides marque un tournant dans la production de l’orfèvre. 

Réalisé au début du XXe siècle, un kovch en vermeil émaillé polychrome cloisonné s’est également vendu dans notre Maison à 155 000 euros. De forme traditionnelle, la proue est à décor d’une scène émaillée en plein figurant une vue du Kremlin depuis la Moskova. 

Fabergé est célèbre pour ses bijoux. Le collier Romanov, fabriqué en 1885 et composé d’un demi-kilo d’or serti de 360 carats de pierres, soit 2 225 émeraudes et diamants, fait partie des pièces les plus précieuses de la Maison Fabergé pour la famille impériale. Les artisans de l’atelier utilisent également des pierres semi-précieuses de l’Oural comme le quartz, le jaspe l’agate et la néphrite.

Vous trouverez également des figurines en émail, des objets de décoration ou encore des articles de bureau. 

Comment évaluer une œuvre de Fabergé ?

Pour estimer une œuvre de Fabergé, vous devez prendre en compte l’authentification de l’œuvre. Une œuvre attribuée à Fabergé ou dans le goût de Fabergé n’a pas la même valeur qu’une œuvre signée. L’œuvre elle-même, sa complexité et les matériaux utilisés jouent également sur l’estimation. 

•         L’authentification de l’œuvre

Il est important de vérifier si l’œuvre d’art comporte le poinçon de Fabergé, qui prend la forme d’un écrin estampillé « G. Fabergé ». L’œuvre peut aussi afficher le poinçon de maître, avec la signature de l’artisan qui l’a créé. Le poinçon titre qui indique la teneur en métal précieux de la pièce. L’argenterie doit être marquée des poinçons 84, 80 ou 60 s’il s’agit de pièces en argent de classe B, et des poinçons 110, 100 ou 90 pour les pièces en argent de classe A. Il est également important de faire une recherche documentaire sur l’œuvre pour la confirmation d’authenticité mais aussi retracer son histoire.

• L’œuvre en elle-même

L’estimation prend aussi en considération la qualité artistique des œuvres de Fabergé. Les décors en émaux, le sertissage de pierres précieuses et la précision des gravures apportent une dimension artistique à l’œuvre, ce qui peut faire augmenter sa valeur sur le marché. 

Un mécanisme caché, une technique rare, une pierre de grande qualité font augmenter le prix de votre œuvre. 

Une pièce en bon état de conservation est davantage valorisée qu’une œuvre présentant des traces d’usure.

Faîtes estimer une œuvre de Fabergé

Les experts de notre maison de vente aux enchères sont spécialisés dans l’estimation de vos œuvres réalisées par Fabergé, notamment grâce à notre spécialiste de l’orfèvrerie russe. Nous vous proposons donc une estimation gratuite en mettant à votre disposition nos connaissances du marché de l’art. La valeur que nous vous fournissons est en corrélation avec le marché de l’art au jour de votre demande. 

Les Fabergé adjugés chez MILLON

• Réalisée à Moscou vers 1908-1917 par l’orfèvre Feodor RÜCKERT pour Carl FABERGÉ (1846-1920), une rare kovch en vermeil 88 zolotniks (916 millièmes) émaillé polychrome cloisonné s’est vendue à 155 000 euros. De forme traditionnelle, la proue à décor d’une scène émaillée en plein figurant une vue du Kremlin depuis la Moskova. 

• Du même orfèvre, une rare boîte ovale en argent 88 zolotniks émaillée polychrome cloisonnée composée d’un couvercle orné d’une scène figurant la cathédrale du Christ Saint Sauveur à Moscou d’après l’œuvre de Victor Dmitrievich Zamiraïlo (1868-1939) est adjugée en 2020 pour 50 000 euros.   

• Un canard en faïence en argent 88 zolotniks (916 millièmes) à décor finement ciselé de style Art Nouveau, les yeux sertis de cabochons de grenats, les ailes et la queue serties de cabochons de chrysoprase réalisé à Moscou vers 1899-1908 par l’École Impériale Stroganovmonté pour Carl FABERGÉ avec la marque du Fournisseur de la Cour impériale. La pièce s’est vendue chez MILLON à 40 000 euros lors d’une vente aux enchères en 2022.

• De Feodor RÜCKERT pour Carl FABERGÉ (1846-1920), une boîte octogonale en vermeil 88 zolotniks (916 millièmes) émaillé polychrome cloisonné sur fond brun et vert à décor de motifs géométriques, de rinceaux et de feuilles de style néo-russe. Le couvercle s’ouvrant à charnière à décor d’une scène émaillée en plein d’après l’œuvre de Sergueï Sergeevich Solomko (1867-1928) intitulée Scribe datant de 1910. L'œuvre est adjugée à 30 000 euros en 2020 chez MILLON.

• Un pot à colle en calcédoine taillée et polie en forme de pomme, le pédoncule en or (583 millièmes) émaillé guilloché vert incrusté au sommet d'un diamant taille ancienne. L'œuvre imaginée à Saint-Pétersbourg, vers 1905, par l’orfèvre Henrik WIGSTRÖM pour Fabergé s’est vendue à 26 500 euros. 

Estimez et vendez votre oeuvre de Fabergé

Nos experts de l’art russe mettent leur savoir-faire à votre service pour l’estimation de votre œuvre de Fabergé. N’hésitez pas à nous contacter via notre formulaire en ligne ou par téléphone pour prendre rendez-vous dans l’un de nos bureaux, partout en France, mais aussi en Belgique, en Espagne ou encore au Luxembourg.