1 - L'histoire de la porcelaine Imari en 30 secondes

La porcelaine Imari représente une forme d'art exceptionnelle du Japon, avec une production débutant au XVIIe siècle dans la région d'Imari, située sur l'île de Kyushu. Ces porcelaines sont remarquables pour leurs couleurs vives et motifs complexes, mélangeant le bleu, le rouge, le vert, et l'or dans des représentations détaillées de paysages, fleurs, animaux, et scènes de cour. Leur beauté et leur qualité exceptionnelles leur ont permis de capturer l'imagination de l'Occident, faisant d'elles un symbole de luxe et de prestige en Europe dès leur exportation au XVIIe siècle. Ces pièces, souvent caractérisées par des motifs colorés dans un style polychrome, sont devenues des objets de grande admiration, influençant profondément l'art de la porcelaine à travers le monde. La porcelaine Imari a également joué un rôle clé dans le dialogue culturel et artistique entre le Japon et l'Europe, où elle a été parfois montée, soit ornée d'une monture de bronze dorée, ajoutant à son allure et à sa valeur.

2 - Reconnaître une porcelaine Imari

La reconnaissance d'une authentique porcelaine Imari implique une observation minutieuse et une connaissance des caractéristiques spécifiques à ce type de céramique.

Originaires du Japon, et plus précisément des régions d'Imari et d'Arita, ces porcelaines se distinguent par leur palette polychrome riche, combinant harmonieusement le bleu, le rouge, le vert et l'or. Les décors sont souvent complexes, représentant des paysages, fleurs, animaux, et scènes de cour raffinées. C’est la présence de ces couleurs qui doit vous permettre de reconnaître au premier coup d’œil une porcelaine d’Imari.

Les formes varient considérablement, allant de vases élégants à pots couverts, souvent ornés de couvercles délicatement décorés de médaillons. Les pièces produites vers la fin du XVIIème siècle reflètent l'influence de styles tels que Kakiemon, connus pour leurs motifs colorés et couleurs vives.

Les signes d'âge, tels que les fêles ou égrenures, ainsi que la qualité des couvertes et de l'engobe, sont des indicateurs clés à examiner pour déterminer l'authenticité mais aussi l’ancienneté de votre pièce.

De plus, certaines pièces, suite à leur exportation en Europe, ont été montées ou ornées de montures de bronze dorée, un processus qui rehaussait leur valeur et leur esthétique. Ces détails, alliés à la connaissance historique et stylistique de la porcelaine Imari, permettent de distinguer les authentiques pièces d'art japonais.

3- Estimer une procelaine Imari

L'estimation de la valeur d'une porcelaine Imari nécessite une analyse détaillée de plusieurs facteurs.

• Les couleurs bleu, rouge, vert et or, assez brillantes, sont un facteur clé dans l’estimation de votre porcelaine. Elles doivent être en bel état.
• Les motifs sont également un critère important dans l’estimation de votre objet. Des paysages précis, des fleurs, des animaux ou encore des scènes de cour font partie des sujets privilégiés. La présence d’un blason peut être un plus : il peut s’agir d’une pièce commandée par une famille prestigieuse. Une fois identifié, le blason peut permettre de doubler ou plus l’estimation d’origine.
• L’ancienneté est bien sur un point important. On observe souvent le talon de la porcelaine pour déterminer celle-ci : plus ou moins fin, il permet, avec d’autres indices, de situer la période de fabrication de la porcelaine. L’épaisseur et la qualité de l’engobe est également un critère déterminant. Un plat Imari de la fin XIXème ou du début XXème peut être estimé environ 100 euros. Une pièce ancienne peut dépasser les 30 000 euros ! C’est le cas par exemple d’un plat à barbe en bleu sous verte, rouge de fer et émail d’or datant de l’époque Kangxi (1662-1722). 
• La conservation de votre pièce est importante : un fêle, un choc, une égrenure, un cheveu, lui font perdre un peu de son prix. Il faut donc veiller à bien les indiquer afin d’en tenir compte dans l’estimation.

Ainsi, pour réaliser l'estimation de votre porcelaine Imari, prenez en considération ses couleurs et motifs, l'ancienneté et l'état de conservation. 

Le record de vente pour une porcelaine imari est détenu avec le pot « Hundred Deer » de Keswick, une jarre exceptionnellement rare et importante en Wucai « Hundred Deer » de l'époque Wanli (1573-1620), arborant une marque à six caractères en bleu sous couverte dans un double cercle, a atteint un prix de 693 000 USD lors d'une vente aux enchères.

Une estimation précise nécessite souvent l'expertise d'un spécialiste, qui prendra en compte non seulement les aspects physiques et esthétiques de la porcelaine, mais aussi son contexte historique et culturel.

Exemples de porcelaines imari adjugées chez MILLON

Découvrez les objets en porcelaine Imari adjugés dans les ventes aux enchères de la maison Millon et faites estimer la vôtre !

La porcelaine Imari, avec ses couleurs éclatantes et ses motifs complexes, continue de captiver les collectionneurs du monde entier. La Maison Millon a récemment adjugé plusieurs pièces remarquables de cette catégorie, témoignant de l'engouement persistant pour ces objets d'art.

• Une paire de pots couverts en porcelaine Imari du XVIIIème siècle s'est distinguée lors d'une de nos ventes. Ces objets de forme balustre arborent un décor polychrome et doré de chrysanthèmes, typique de l'esthétique Imari. La particularité de ces pièces réside dans les deux statuettes ornant la partie supérieure, ainsi qu’une monture en bronze doré ajoutée ultérieurement sur le col. Malgré un léger défaut - un fêle à l’intérieur d’un des couvercles - cette paire a été vendue pour 7200 euros.

• Une paire de vases ovoïdes du XIXème siècle, sans couvercles, a également suscité l'admiration. Leur décor Imari tournant, composé de couleurs vives telles que le bleu, le rouge, le vert et l'or, illustre des arbustes feuillagés et fleuris accompagnés de phœnix. Mesurant 61 cm de hauteur, ces vases ont été adjugés pour 4 500 euros.

• Un autre lot, comprenant une paire de pots couverts et un vase bouteille en porcelaine Imari, a été présenté. Ces pièces, ornées de végétaux et de montures européennes en bronze doré, ont montré des signes d'usure, notamment des fêles, dont un particulièrement important. Le lot a été adjugé pour 4 200 euros, malgré ces imperfections.

• Nous avons également vendu une paire de grands vases ovoïdes avec leurs couvercles. Réalisés en porcelaine à décor aux trois couleurs Imari (bleu, rouge et or), ils présentent trois cartouches sur la panse avec un bouquet de fleurs en léger relief, sur un fond orné de motifs floraux et feuillagés. Les couvercles comportent trois médaillons en relief et une prise en forme de branchage fleuri. Vendus pour 2 500 euros, ces vases du XIXème siècle sont rehaussés d'une monture en bronze doré.

• Enfin, deux assiettes de la Compagnie des Indes, datant du XVIIIème siècle et présentant un décor Imari de Pronk, ont été mises en vente. Au centre, on trouve des femmes au parasol, un motif entouré par des réserves sur un fond écaillé. Vendues pour 2 400 euros, ces assiettes de 24 cm de diamètre présentent quelques égrenures, attestant de leur histoire et de leur authenticité.

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