Qu’est-ce que l’art aztèque ?

Les objets issus de l’art aztèque sont très rares. De nombreuses œuvres, comme les sceptres, les masques aztèques, les sculptures et les bijoux, particulièrement les colliers en or et les bagues en jade ou en cuivre, sont détruites ou exportées en Europe au cours de la conquête espagnole de l’Amérique à partir du 16e siècle. 

Ainsi cette rareté attire de nombreux passionnés et collectionneurs dans les ventes aux enchères. L’art aztèque est le fruit d’une tradition culturelle millénaire de la Mésoamérique, plus particulièrement du Mexique central. Les Aztèques, aussi appelés Mexicas, ont créé des objets d’art pendant 30 siècles de civilisation. 

Aux enchères, vous trouverez principalement des sculptures votives, cérémonielles ou des petits bijoux de pierre, parfois en jadéite ou en onyx ainsi que des objets en céramique comme des tambours rituels ou des encensoirs cérémoniels, conservant encore souvent une belle polychromie. 

Reconnaître l’art de la civilisation aztèque

L’art aztèque est profondément influencé par la vision du monde et la religion de tout un peuple. De nombreux aspects de l'art sont liés aux croyances et aux rituels. Les Aztèques vénèrent une multitude de divinités qu’ils honorent à travers leurs œuvres d'art. Le culte de Quetzalcoatl est par exemple représenté un peu partout dans les différents types d’art aztèque.  Cette divinité majeure de la mythologie aztèque et de plusieurs autres cultures mésoaméricaines est un « serpent à plumes resplendissant » présent dans l’architecture, la sculpture, la peinture, et même l’art textile.

L'architecture est impressionnante, à l’instar des pyramides aztèques et du temple principal de Tenochtitlan, la capitale aztèque, dédié au dieu de la guerre, Huitzilopochtli. Ce temple est richement décoré de sculptures, de reliefs et de fresques représentant soit une scène mythologique soit un rituel religieux.

Des sculptures, comme des autels cérémoniels en pierre volcanique avec des traces de polychromie, sont aussi créées en l’honneur de ce dieu. Une figurine de Huitzilopochtli est notamment exposée au musée du quai Branly à Paris. Il s’agit d’un objet rituel associé à la guerre, issu de la période postclassique, entre 900 et 1525 apr. J.-C.

Les œuvres aztèques sont souvent peintes et polychromes. L’encensoir cérémoniel vendu par notre maison pour 4 500 euros et orné de prêtres, guerriers et glyphes en est un bel exemple. Cette terre cuite polychrome Mixtèque, du Sud Mexique date de 1300-1450 après Jésus-Christ. 

Les pigments naturels sont exploités pour créer des fresques murales ou encore des codex aztèques. Ces livres d'images pliés en accordéon sont des documents importants représentant des événements historiques, des généalogies, des rituels et des connaissances astronomiques. Ces codex sont rarissimes en ventes aux enchères et très peu d’exemplaires sont connus dans le monde. Outre leur valeur artistique, leur contenu nous enseigne le mode vie des aztèques, les rendant inestimables. 

Thématiques les plus connues

• Divinités et mythologie

L'art aztèque met en scène de nombreuses divinités. Quetzalcóatl, le fameux serpent à plumes, dieu de la vie et de la lumière, est par exemple représenté à travers de nombreux objets d’art : les figurines en céramique de très petite taille et les masques aztèques en pierre ou en terre cuite qui mettent en avant le nez crochu du serpent, ses plumes et ses yeux en spirale. Des codex aztèques comme le Codex Borgia et le Codex Borbonicus montrent des scènes où Quetzalcóatl est associé à des événements mythologiques, des cérémonies religieuses ou des rituels calendaires.

• Sacrifices humains

Les scènes macabres sont fortement représentées dans l'art aztèque, soulignant leur importance et leur lien avec le maintien de l'ordre cosmique. Le Codex Magliabechiano du 16e siècle, conservé à la Bibliothèque nationale de Florence, en Italie, montre un sacrifice humain. 

• Guerres et conquêtes

L'art aztèque présente aussi des scènes de batailles et de guerriers en armure. L’épée macuahuilt, utilisée pour combattre les Espagnols, est souvent représentée dans les sculptures mésoaméricaines, comme celles trouvées sur une stèle du site de Uaxactun.

Comment estimer votre objet aztèque ?

Si vous possédez un objet aztèque et souhaitez l’estimer, suivez notre guide pour découvrir pas à pas les éléments essentiels à sa valorisation. 

• L’authenticité

Il existe de très nombreuses copies d’objets aztèques, vendus encore aujourd’hui au pied de temples. 

Votre pièce doit être ancienne pour avoir une valeur importante. Intéressez vous aux détails de votre œuvre : une pièce ancienne a traversé les siècles, elle a souffert d’usures, d’accidents de chocs, elle peut être patinée. Une pièce moderne, faite pour imiter, aura une polychromie trop parfaite, une taille trop brute ou une patine trop uniforme qui doivent vous alerter. 

• La rareté 

Les objets aztèques mis au jour lors de fouilles archéologiques sont peu nombreux, notamment les masques funéraires en jade, très rares. Des exemples exceptionnels ont été présentés à la pinacothèque de Paris. 

Les statuettes en terre cuite sont plus nombreuses. Une statuette en terre cuite de Xipe Totec, créée entre 1350 et 1500, est, par exemple, estimée entre 20 000 et 30 000 euros aux enchères. Une autre figure en pierre, représentant une déesse connue sous le nom de Chalchiuhtlicue a obtenu plus d’un million d’euros en vente. 

Les artisans et artistes sont extrêmement talentueux dans divers domaines artistiques comme la mosaïque et la plumasserie. Les plastrons en plumes sont notamment rarissimes, comme la coiffe portée par les prêtres aztèques, exposée au Musée de Vienne. 

• La provenance

Beaucoup de pièces aztèques, notamment découvertes sur les plus grands sites archéologiques, sont exportées illégalement. Il est important aujourd’hui de pouvoir suivre leur histoire. Si l’objet a appartenu à un archéologue ou à un collectionneur prestigieux, sa valeur est élevée et il sera probablement possible de retrouver son origine. Parmi la collection de Madame Aurance vendue aux enchères par la maison Millon en 2019, figurent par exemple :

- la déesse de la fertilité aztèque auparavant admirée à la Biennale Paris adjugée 97 000 euros ; 

- la déesse aztèque de l’eau Chalchiuhtlicue exposée dans plusieurs musées vendue 377 000 euros.

• Le type d’objet et ses matériaux

En toute logique, entre un simple objet votif et une pièce royale, la différence de valeur peut être importante. Les haches votives ou encore de petits objets rituels provenant du Temple Mayor ont sans doute moins de valeur aux enchères que des objets en or à l’effigie des chefs de tribus aztèques ou représentant leurs dieux, comme la statuette en or du souverain Tizoc que Cortès rapporta à Charles Quint. 

Les statues de pierre, rares, sont souvent estimées plus cher que les petits objets votifs en terre cuite qui nous sont parvenus en plus grand nombre. 

Si un objet est élaboré dans un matériau précieux, sa valeur sera d’autant plus importante. Un miroir aztèque en obsidienne utilisé par l’astrologue de la reine Élisabeth I pour prévoir l’avenir est par exemple exposé au British Museum de Londres. Cet objet d’art exceptionnel possède une valeur inestimable.

• L’état de conservation

Beaucoup d’objets d’art deviennent fragiles au fil des siècles. Les œuvres de petite taille et les bijoux sont les mieux conservés de l’art aztèque. Parmi les 4000 pièces découvertes sur un site d’offrande pour la déesse Tlaltecuhtli au centre de Mexico en 2006, les masques, les sceptres en bois et les statuettes sont jugés en parfait état de conservation par les archéologues. 

Objets d’art aztèques adjugés chez MILLON

• Un tambour cérémoniel de l’art précolombien, présentant un riche décor d’idéogrammes et de motifs, estimé entre 10 000 et 15 000 €, vendu 9 000 € en avril 2023 ;

• Un pendentif en forme de crâne issu d'une ancienne collection Yvon Collet et de la Galerie Mermoz, estimé entre 2 500 et 3 500 €, vendu 2 200 € en avril 2023 ;

• Une hache cultuelle, sculptée d’une tête humaine en pierre dure sculptée a été adjugée 11 500 euros. Pré-aztèque, cette hache datait de 200-900 après JC. 

• Un pendentif en forme de crâne issu d'une ancienne collection Yvon Collet et de la Galerie Mermoz, estimé entre 2 500 et 3 500 €, vendu 2 200 € en avril 2023 ;

• Une exceptionnelle statue de taille humaine représentant la déesse Cihuateotl « Princesse Céleste », estimée entre 100 000 et 150 000 €, vendue 135 000 € en juin 2022. 

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