À ne pas manquer : l'un des derniers représentants de l'école du surréalisme Roberto Matta ressurgit sur le marché de l'art avec son fusain, craie blanche et pastel sur deux papiers assemblés, marouflés sur toile.
Redécouverte d’une rare composition de Roberto Matta, inédite sur le marché
Roberto MATTA (1911-2002)
Sans titre, circa 1944
Fusain, craie blanche et pastel sur deux papiers assemblés, marouflés sur toile
183 x 236 cm

Considéré comme l’un des derniers grands représentants de l’école surréaliste, Roberto Matta est un artiste chilien qui a vécu et exercé dans de nombreux pays du monde : Amérique du Sud, France, Etats Unis, Espagne, Angleterre, etc.
Sous l’influence de ses parents il débute des études en vue de devenir architecte, et entre en tant qu’apprenti dans l’atelier de Le Corbusier en 1934. Il s’aperçoit alors que la rigueur de l’architecture ne lui permet pas d’exprimer sa fantaisie, et rejoint en 1937 le groupe surréaliste.
La première période de son œuvre, à partir de 1938, se caractérise par des formes entrainées dans d’infinies transformations et métamorphoses, dans des espaces indéfinis où subsistent des lignes de fuites et de construction de l’espace qui rappellent aussi bien ses dessins d’architecture que l’espace cosmique qu’explore Matta à cette époque, une géométrie suspendue libérée de l’espace linéaire du réel.

En 1939, alors que la guerre débute en Europe, Matta émigre comme beaucoup d’artistes aux Etats Unis. Cette œuvre fait partie des dessins réalisés lors de la période dite « new-yorkaise » de l’artiste, entre 1943 et 1949.
On y distingue 6 personnages entremêlés auxquels s’ajoutent les membres d’autres figures incomplètes, tous engagés dans une bataille violente. Toutefois, comme le souligne Ramuntcho Matta, fils de l’artiste, « cette pièce qui peut sembler non terminée, n'est pas un travail inabouti ». La palette des couleurs est réduite à l’essentiel et donne à voir ce que Breton appelle dans un texte consacré à l’artiste en 1944 « le rose pourpre à transformation ».
Offerte par l’artiste à un ami parisien au début des années 1960, cette œuvre composée de deux grandes laies de papier, a depuis été conservée en rouleaux. Elle est montrée pour la première fois au public montée sur toile à l’occasion de la vente Post War & Art Contemporain du 27 juin 2022. Rare par son format et son sujet, Sans titre, circa 1944 ne trouve pas de comparaison dans l’Œuvre connu de l’artiste.
Cette grande composition exerce une fascination par la vitalité des formes et la puissance évocatrice des mouvements, dont la violence fait écho aux à la guerre qui se déroule dans le même temps en Europe, que Matta mêle avec une forme d’humour que l’on retrouve dans l’outrance des gestes.
Virtuose à l’huile sur toile, Matta a réalisé tout au long de sa carrière artistique de très nombreux dessins. Dans cette composition narrative se trouvent déjà les prémices de ses compositions plus tardives, qui répètent et isolent les mêmes personnages dans une forme de narration proche des codes de la bande dessinée.
Sans titre, circa 1944, sera proposée aux enchères lors de la vente Post War & Art Contemporain du 27 juin 2022, avec une estimation de 20 000/30 000 €.
