Alphonse Legros, né en 1837 à Dijon, est un peintre, graveur, sculpteur et médailleur français, naturalisé britannique. Il s’illustre comme enseignant au University College de Londres et marque l'art du dessin de la fin de l'époque victorienne. Adolescent, il fréquente l'École des beaux-arts de Dijon et devient apprenti chez maître Nicolardo, peintre d'images, pour se former au commerce de la peinture. Puis il part à Paris en 1851, sous le patronage du peintre Jean-Baptiste Beuchot (1821-1885), où il occupe de petits emplois chez les artisans d'art. Il entre à la Petite École où il fait la connaissance de Jules Dalou (1838-1902), d'Auguste Rodin (1840-1917), Charles-Émile Cuisin (1832-1900), Henri Fantin-Latour (1836-1904) et des frères Régamey, dans l'atelier d'Horace Lecoq de Boisbaudran (1802-1897). Il suit alors les cours du soir de l'École des beaux-arts de Paris et se lie avec le peintre américain Whistler (1834-1903). Lorsqu’un de ses portraits est accepté au Salon de 1857, on le considère comme un peintre réaliste : il multiplie les eaux-fortes, en particulier des portraits et des scènes quotidiennes comme la « Charrette » ou le « Pêcheur ». Mais il traite aussi des sujets religieux comme en témoignent ses tableaux « Le Calvaire », « L'Angélus » ou « Ex-voto ». Invité par Edgar Degas (1834-1917), il participe à la deuxième exposition des impressionnistes sans vraiment partager leurs approches picturales et s'intéresse de plus en plus à la gravure sur cuivre. Poussé par son ami Whistler, il s'installe à Londres en 1863 et épouse Frances Rosetta Hodgson en 1864. Après diverses activités artistiques alimentaires, il obtient d'abord un poste de professeur de gravure à la South Kensington School of Art, avant d'être appelé au University College de Londres où, de 1876 à 1892, il se dévoue à son enseignement et à ses élèves, approfondissant l'étude des artistes anciens comme Holbein (1497-1543), Rubens (1577-1640) ou les dessinateurs italiens de la Renaissance. De fait, son influence sur les dessinateurs britanniques de la fin du siècle est importante et durable, il participe au regain d'intérêt de l'époque pour la gravure, et est l'un de ceux qui remettent à l'honneur la pointe d'argent, une technique alors tombée en désuétude. En 1880, il est membre fondateur de la Royal Society of Painter-Printmakers. Sans être parfaitement anglophone, il obtient la nationalité britannique en 1881 et poursuit sa création en Angleterre, surtout dans le domaine de la gravure, sans pour autant abandonner ses liens avec la France : en 1862, il est membre fondateur de la Société des aquafortistes cofondée par Alfred Cadart (1828-1875) à Paris, avec lequel il restera en lien.