Edgar Chahine (en arménien Էդգար Շահին), né en 1874 à Constantinople, est un peintre et graveur naturalisé français (en 1925). Il est décoré de la Légion d'honneur en 1932.
Il entame ses études dans sa ville natale, où son père est un des directeurs de la banque ottomane. Il a pour professeur le peintre Milkon Tiratzuyan, qui lui conseille de poursuivre sa formation artistique en Italie et ainsi, en 1892, il devient élève à Venise et suit en parallèlle les cours du peintre Antonio Paoletti (1834-1912) et du sculpteur Antonio Dal Zotto (1841-1918) à l'Académie des beaux-arts.
Il s'installe définitivement à Paris en 1895 et s'inscrit alors à l'Académie Julian, puis expose au Salon des artistes français de 1896 à 1899. En 1900, ses gravures lui valent une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris, puis en 1903, une autre à la Biennale de Venise, manifestation qui lui rend un hommage rétrospectif en 1924.
Après avoir quelque peu délaissé la peinture à l'huile au profit de l'eau-forte, il se met à la tempera à compter de 1933. Son premier livre illustré est « Histoire comique d'Anatole France », paru en 1905. Par la suite, il illustre les œuvres d'Octave Mirbeau (1848-1917), de Gabriel Mourey (1865-1943), de Colette (1873-1954), de Gustave Flaubert (1821-1880), des frères Goncourt ou de Paul Verlaine (1844-1896).
Parallèlement à sa carrière artistique, Chahine milite beaucoup avec son ami le poète Archag Tchobanian (1872-1954), tous deux « socialistes romantiques », pour la reconnaissance de l'Arménie. Ils sont soutenus par des personnalités comme Anatole France (1844-1924), Jean Jaurès (1859-1914) ou Georges Clemenceau (1841-1929).