Gustave Lino est un peintre autodidacte. Très jeune, il part pour Marseille avant de s'embarquer Alger, sans savoir ce qui l'attend. Avec un bagage léger, il monte sur un navire sans billet. À son arrivée, il est conquis par la ville et choisit d'y rester. Cependant, avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Lino, d'origine alsacienne, est interné dans un couvent à Corbara en Corse, aux côtés de prisonniers de guerre allemands. Malgré les conditions d'internement, il profite de cette période pour apprendre les bases de la peinture auprès d'un peintre allemand également interné.
À la fin de la guerre, Lino retourne s'établir à Alger, où il suit l'enseignement du peintre Georges Rochegrosse et commence à exposer à Paris. Pour parfaire sa formation, il effectue un long séjour en Espagne, où il étudie le clair-obscur. De retour en Algérie, il se passionne pour la peinture d'Albert Marquet, dont la clarté et l'harmonie des lignes deviennent son idéal. Il se spécialise dans les natures mortes, les paysages algériens et les marines. Les Algérois adoptent ce peintre qui a su s'intégrer à leur communauté. Certains critiques rapprochent son travail de celui du groupe des peintres de la Réalité poétique.
Lino entreprend aussi plusieurs voyages, notamment en Tunisie, où il reste six mois à Sidi-Bou-Saïd. Il passe également six mois aux Baléares et retourne en Corse, parcourant l'île pendant plusieurs mois. En 1954, il séjourne à Venise pendant quelques semaines, et les œuvres qu'il y rapporte sont exposées avec un grand succès.
Ses œuvres furent exposée de son vivant entre Paris et Alger. Il obtiendra à titre posthume le dernier Grand Prix Artistique de l'Algérie en 1962. Désormais, plusieurs de ses toiles sont conservées dans des musées d'Algérie, et de Paris.