Lucien Lévy-Dhurmer, né en 1865 à Alger et mort au Vésinet en 1953, est un artiste peintre, pastelliste, lithographe et céramiste français.
En 1879, il initie des études à l’école communale de dessin et de sculpture du XIe arrondissement de Paris. Talentueux, il obtient de nombreux prix et récompenses. Parallèlement, il travaille comme lithographe et comme céramiste, notamment chez le céramiste Clément Massier, dès 1887.
En 1895, il commence une carrière de peintre, à Paris. Il visite la même année l’Italie et est particulièrement influencé par les peintures de la Renaissance. Ses œuvres prennent alors une tournure plus classique.
Lucien Lévy-Dhurmer explore principalement par la suite une veine symboliste. Il peint des paysages, principalement à l’huile, et de nombreux portraits de femme, pour la plupart réalisés au pastel. Cette technique lui permet de travailler les flous et de rendre une atmosphère poétique, spirituelle et allégorique. Le pastel est sa technique de prédilection, elle lui permet d’obtenir des couleurs intenses et, par les hachures, un certain dynamisme.
Très influencé par la musique, Lévy-Dhurmer s’attache à trouver une transcription picturale de nombreux morceaux, particulièrement ceux de grands compositeurs classiques tels que Beethoven. Il réalise notamment de nombreux paysages comme l’ensemble de quatre tableaux intitulé « Quatuor de calanques », représentants des calanques à divers moments de la journée. Le titre de cet ensemble fait référence à l’univers musical comme à la temporalité. Ses paysages sont souvent pénétrés d’une intense luminosité et d’un aspect brumeux suggérant un monde onirique ou divin. Il représente aussi bien des paysages français que des paysages européens ou d’Afrique du Nord, qu’il découvre durant ses nombreux voyages.
L’artiste travaille aussi la céramique et participe au Salon des artistes français. Particulièrement influencé par les céramiques des arts de l’Islam, Lévy-Dhurmer innove non seulement en termes de technique mais aussi en termes de forme. Il participe à un réel renouveau de l’art de la céramique de son époque, par ses recherches sur les faïences à reflets métalliques.
Lévy-Dhurmer s’essaye aussi à l’Art Nouveau.
Il conçoit les intérieurs de l’hôtel particulier d’Auguste Rateau en 1910. Il y réalise des décors de pastels représentant des silhouettes aux contours vaporeux au cœur d’une nature verdoyante et peuplée de glycines.
Ses personnages souvent mélancoliques, ses couleurs vives et sa grande attention au détail lui permettent de rencontrer un grand succès auprès du public comme auprès des artistes de son époque. Il participe à quelques expositions collectives et de nombreuses expositions personnelles lui sont consacrées. En 1894, il participe notamment à l’exposition “Peintres de l’âme, le symbolisme idéaliste en France”, qui lui apporte une certaine notoriété. Il expose tout au long de sa carrière au Salon, tant au Salon de la Société nationale des beaux-arts qu’à celui de la Société des Pastellistes français, ou au Salon d’automne. En 1900, il obtient même une médaille de bronze à l’Exposition universelle.