Peintre française, fille d’officier de la Marine,
Marie Lucas-Robiquet a vécu une large
partie de sa vie en Tunisie et en Algérie. Elle
est tout d’abord l’élève de Félix Joseph
Barrias, dont elle suit les cours, à défaut
d’avoir pu intégrer l’Ecole Supérieure des
Beaux-Arts cette dernière étant fermée aux
femmes jusqu’en 1897. Au début de sa
carrière, elle peint des scènes religieuses et
militaires ainsi que des paysages et des
portraits de femme de la haute société.
Suite à son mariage, en 1891, elle rejoint son
mari, membre de l’armée coloniale
française qui se trouve stationnée à
Constantine. Sur place, elle s’inspire de la
vie quotidienne, observe les traditions pour
peindre des scènes de marché, de plein air
et d’atelier. Elle représente essentiellement
des scènes intimes et familiales, des enfants
et des femmes au travail, notamment des
tisserandes. La toile présente dans cette
vente dénote de son travail habituel. La
peintre choisit ici une scène d’extérieure,
deux soldats partageant une soupe. Le
regard franc et direct d’un des deux
hommes met en évidence la proximité entre
l’artiste et ses sujets qu’elle observe
méticuleusement, rendant ainsi toute son
authenticité à la scène.
La qualité de son travail orientaliste est
acclamé par la critique dès le salon de 1892,
le critique Oliver Merson l’élevant au rang
des meilleurs peintres orientalistes de son
époque. Elle reçoit plusieurs prix pour ses
toiles dont une Deuxième Médaille au salon