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Qu’est-ce qu’un meuble Directoire ?
Le style Directoire regroupe l’ensemble de l’ameublement et des décorations créés entre 1789 et 1804. Caractérisé par des lignes simples et sobres, ce mouvement marque la transition entre les styles Louis XVI et Empire. Il tient son nom du gouvernement des cinq Directeurs qui prend place suite à la Révolution. Durant cette période, des formes nouvelles de meubles voient le jour, comprenant la chaise curule, la méridienne, le guéridon ou encore la commode basse. La période est marquée par l’abolition des corporations et de la réglementation stricte. L’aristocratie n’existant plus, le meuble se simplifie pour s’adresser à la bourgeoisie.
Les techniques de fabrication
L’époque Directoire est marquée par les conflits sociaux et politiques de l’époque, ce qui influence directement la production de meubles. En 1780, les créations sont dépouillées de toute fioriture, mettant davantage en avant les lignes épurées et les angles droits. Suite à la fermeture de nombreux ateliers d’ébénisterie, la production s’inspire de l’art grec en simplifiant les formes des meubles. Ces derniers sont élégants et gracieux, et conservent la structure Louis XVI. Les formes géométriques inspirées de l’Antiquité et les courbes sobres représentent parfaitement les créations de style Directoire. Georges Jacob, menuisier et ébénisterie prolifique de l’époque, révolutionne notamment le secteur de l’ameublement avec ses formes innovantes comme le pied en console, les pieds fuselés, sculptés de cannelures rudentées et les accotoirs des fauteuils Louis XVI.
Les ornements
L’ébénisterie de l’époque Directoire met les formes antiques des meubles en valeur. Les riches motifs floraux et les scènes champêtres disparaissent pour laisser place aux ornements d’influence néoclassique. La palmette grecque fait partie des motifs caractéristiques de l’époque, réalisée en bandeau, en frise ou sur les dossiers ajourés des sièges. Les ébénistes décorent également les meubles de motifs géométriques tels que l’ellipse, le polygone ou le losange complet à angles rabattus. Les meubles de l’époque peuvent aussi être ornés de motifs militaires et de décors révolutionnaires comme les casques, trophées, cocardes, piques, mains jointes et triangle avec un œil. Les décors d’inspiration égyptienne comme les sphinx et les pyramides connaissent également un grand succès. Les ébénistes puisent aussi dans le style pompéien, s’inspirant des dessins sur les vases antiques comme le cygne ou la sphinge ailée. La lyre, les griffes de lion et les glaives romains font aussi partie des ornements de l’époque.
Les matériaux
L’époque Directoire est marquée par l’utilisation de matériaux sobres et massifs. L’acajou est le bois privilégié des ébénistes. Matériau rare à l’époque, ce bois est surtout utilisé pour le placage. Les bois fruitiers et les essences simples comme le merisier sont davantage utilisés dans la fabrication de meubles. La technique du bois noirci est également utilisée pour accentuer l’esthétique du mobilier Directoire. Les décors à incrustation de nacre ou de cuivre sont également privilégiés. Quant au bronze doré, il est utilisé principalement pour les piètements ou des motifs discrets.
Le nouveau mobilier
Les ébénistes Directoire redoublent d’inventivité pour créer de nouveaux meubles aussi fonctionnels qu’esthétique. Les guéridons, petites tables rondes ou ovales à pied central, comptent parmi les meubles les plus courants de cette époque. La chaise et le fauteuil gondole se caractérisent par un dossier en hotte ou en crosse, avec la partie supérieure qui s’enroule sur elle-même.
L’estampille
Les marques estampilles font aussi partie des critères d’identification d’un meuble Directoire authentique. Il s’agit d’une marque gravée comme une signature sur un meuble fabriqué par un menuisier ou un ébéniste. Ces estampilles sont essentielles pour connaître la provenance d’un ameublement et déterminer sa valeur. L’estampille n’est plus contrôlée lors de cette période, même si certains artisans continuent de signer leur meuble.
Comment estimer la valeur d’un meuble Directoire ?
La valeur d’un meuble Directoire est influencée par différents critères, à commencer par la qualité de la création et de son ornementation.
Le prix estimé varie également selon l’état de conservation. Les restaurations à venir ou restaurations déjà effectuées sont prises en compte.
Les collectionneurs sont friands des meubles réalisés par des ébénistes connus de l’époque Directoire. Les meubles fabriqués par Charles Percier, Henri Jacob ou Pierre-Benoit Marcion valent souvent plus sur le marché des enchères que les pièces réalisées par un ébéniste moins connu du public.
Pour estimer votre meuble, il faut tenir compte de sa typologie (commode, fauteuil, bureau, table, …), de son auteur s’il est connu, de la qualité de la conception et des décors, notamment des bronzes, de son état de conservation et de son histoire.
Les plus belles ventes de meubles Directoire
Les meubles de style Directoire rencontrent un franc succès auprès des amateurs de mobilier ancien. Des pièces remarquables sont souvent présentées lors des ventes aux enchères et peuvent partir à des prix élevés.
Un fauteuil à dossier renversé terminé par un enroulement estampillé Georges JACOB. Ce meuble bat des records de vente avec un prix final de 172 651 euros pour une estimation entre 30 000 et 50 000 euros. Il est réalisé en acajou et placage d'acajou mouluré et comprend des accoudoirs ornés de cannelures à enroulement terminés par des cornes d'abondance stylisées à godrons ;
Une table Guéridon datant de la fin du 18e siècle, estampillée Adam Weisweiler. Ce meuble d’époque Directoire estimé entre 25 000 et 50 000 euros est adjugé 125 000 euros.
Un mobilier de salon d’époque Directoire en acajou estampillé de Georges Jacob, composé d’un canapé, six fauteuils et une paire de marquises. Ce lot présente différentes techniques d’ornements comme le placage d’acajou et les incrustations d’ébène. L’ensemble est adjugé 76 200 euros pour une estimation initiale entre 70 000 et 100 000 euros.
Comment obtenir l'estimation d'un meuble Directoire ?
Faites confiance au savoir-faire de notre équipe. Depuis 1928, la Maison Millon est une référence dans le monde de la vente aux enchères. Nos experts et commissaires-priseurs, spécialisés dans le mobilier et les objets d’art vous proposent une estimation gratuite de votre meuble ancien. N’hésitez pas à contacter notre équipe pour bénéficier de nos services.
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Vous pouvez aussi nous confier votre meuble Directoire en prenant rendez-vous dans l’un de nos bureaux d’expertise en France. Nous organisons aussi des journées d’estimations gratuites dans toute la France et les pays voisins pour estimer votre mobilier ancien.
Meubles Directoire adjugés chez MILLON
La valeur des meubles de style Directoire peut considérablement varier. Les ventes exceptionnelles restent rares. Certains meubles sont vendus à des prix plus modestes.
Une paire de bergères en noyer, estimée entre 500 et 600 euros est adjugée 850 euros. Ces meubles se composent chacun d’un dossier cabriolet de forme trapèze, d’accotoirs à manchettes posés sur des montants en balustre, ainsi que d’une garniture de soierie jaune décorée de vases à l’Antique.
Une pendule portique en bronze doré à mouvement squelette. Elle comporte des montants formés par des colonnes baguées, conçues pour porter deux plateaux et un cadran annulaire émaillé blanc, à chiffres romains et à encadrement ajouré de palmettes. Cette pendule d’époque Directoire est adjugée 2 500 euros.
Une suite de quatre fauteuils en bois naturel à dossier trapèze légèrement renversé, adjugée 1 400 euros. Les fauteuils comportent une console d'accotoir sur balustre et angles à décor de macarons, des pieds avants fuselés toupie et sabre à l’arrière.
Un mobilier de salon composé d’une paire de bergère et de six fauteuils, adjugé 1 600 euros. Ce mobilier d’époque Directoire est en bois relaqué, caractérisé par un dossier renversé, des accoudoirs sur balustre, des pieds avants fuselés et des pieds arrières sabre.
Une pendule borne en marbre blanc et bronze ciselé doré, montée sur une base ovale terminée par des patins et dotée de montants à colonnes détachée. La partie supérieure de la pendule est ornée de trophées militaires. L’objet est adjugé 1350 euros.
