Auguste Jean est né à Paris vers 1830 et commence à être connu à partir de 1860 comme céramiste et décorateur de faïences fines, avant de se tourner vers la verrerie d’art à qui il apporta des formes révolutionnaires et une réelle science du décor émaillé.
Débutant par une production d’objets de vitrine, il s’applique à ses débuts à imiter la production des faïenciers Italien, notamment ceux d’Urbino, ainsi que les émaux champlevés limousins Sa première œuvre importante et qui le fera connaitre outre-manche est la fontaine qu’il réalise pour les bains royaux en 1873 (et toujours exposée au Royal Pump Museum de la ville d’Harrogate, dans le Yorkshire).
Ses premières créations en verre décorées aux émaux polychromes sacrifient à la mode orientaliste de l’époque et seront réalisés à la Cristallerie de Clichy à partir de 1872. Déjà les formes des "supports" surprennent par des saillies et des reliefs, obtenus par un travail à chaud d’un verre qu’il plie, étire ou courbe au grès d’une inspiration qui reste encore mystérieuse. S’y ajouteront des applications à chaud d’animaux fantastiques, de cabochons, de gouttes ou de rubans, en complément du décor émaillé d’abord puis seuls, en d’audacieuses créations verrière où ce sont les formes turbulentes qui font office de décor.
Ses verreries sont remarquées pour la première fois à l’Exposition Universelle de Paris de 1878 où il reçoit une médaille de bronze et Auguste Jean continuera ses expérimentations jusqu’en 1885, date du rachat de la cristallerie de Clichy par celle de Sèvres. Inventeur inlassable, Auguste Jean a ouvert, grâce à la liberté et à l’invention de ces formes exubérantes, la voie aux recherches qui sont encore celles des verriers contemporains.