Henri de Toulouse-Lautrec est un peintre, dessinateur et illustrateur français né le 24 novembre 1864 à Albi. Il est principalement connu pour ses portraits et caricatures, mais également pour avoir été un des représentants du postimpressionnisme.
Issu d’une famille noble et fils de comte, Henri connaît une enfance heureuse jusqu’en 1865, lors de la séparation de ses parents, à la suite de quoi il sera placé sous la garde de sa mère. En 1874, il contracte la pycnodysostose, une maladie génétique affectant le développement des os, et dont la possible cause serait la consanguinité de ses parents qui étaient cousins au premier degré. Ainsi, dès le début de son adolescence, le jeune homme cesse brutalement de grandir et trouve refuge dans le dessin, la peinture et la lecture.
Il s’installe à Paris en 1882, à l’âge de 18 ans, afin de perfectionner sa connaissance de l'art et se former auprès de René Princeteau (1843-1914). Il rejoint ensuite l’atelier du maître académique Léon Bonnat (1833-1922) qui n’eut que peu d’estime pour le travail d’Henri, puis de Fernand Cormon (1845-1924), où il restera jusqu'en 1886. Il s'imprègne de l'impressionnisme et se lie d'amitié avec Edgar Degas (1834-1917), Émile Bernard (1868-1941) et Vincent Van Gogh (1853-1890), dont il exécute le portrait en 1887.
Considéré comme « l’âme de Montmartre », ses œuvres mettent en scène les lieux qu’il fréquente tel que les cabarets comme le Moulin-Rouge (Moulin rouge, La Goulue, 1891), les music-halls, les théâtres, les bals populaires, les cafés-concerts (Le Divan Japonais, 1892) et les maisons closes (Au salon de la rue des Moulins, 1894). Il y découvre celles qui deviendront ses muses : Louise Weber (La Goulue arrivant au Moulin Rouge, 1892), Jane Avril (Jane Avril dansant, 1892) et Yvette Guibert (Yves Guibert salue le public, 1894). Henri les saisit sous son pinceau et les matérialise en les faisant vivre à jamais.
L’année 1893 marque une nouvelle étape dans la vie de l’artiste. En effet, celui-ci participe à une exposition organisée par son ami d’enfance Maurice Joyant (1864-1930), où il présente environ trente de ses œuvres, mais également à l’exposition des « peintres-graveurs » lors de laquelle il dévoile onze lithographies.
Mais c’est en 1897 que tout bascule : Henri est victime de délirium et tombe en dépression, en raison d’un sevrage d’alcool, de la syphilis et du départ de sa mère. Il séjourne alors dans une maison close et replonge dans l’alcool, ce qui pousse cette dernière à le faire interner dans une maison de santé à Neuilly-sur-Seine pour entamer une cure de désintoxication en 1899. À sa sortie, le peintre s’éloigne de Paris et ses vices en se retirant à Bordeaux, bien qu’il revienne exceptionnellement pour présenter ses lithographies dans le cadre de l’Exposition universelle de 1900.
Il meurt en 1901, au château de Malromé (Saint-André-du-Bois), après avoir vécu un accident vasculaire cérébral suivi, quelques mois plus tard, d'une attaque d'apoplexie l’ayant rendu hémiplégique. Il est inhumé dans le cimetière de Verdelais en Gironde, à quelques kilomètres de Malromé. Malgré son départ précoce, il laisse derrière lui une œuvre abondante : près de 5000 dessins, plus de 1000 peintures et 369 lithographies et affiches.
Après la mort de son ami, Maurice Joyant décide, avec l'accord de la comtesse de Toulouse-Lautrec (1841-1930), de donner les fonds nécessaires à la création d’un musée à Albi et d’offrir leur collection de tableaux.