Né à Montréal en 1923 et mort à Isle-aux-Grues, au Québec, en 2002, Jean-Paul Riopelle est un peintre abstrait, sculpteur, et graveur canadien.
Dès 1936, il prend des cours de dessin et de peinture auprès de l’artiste Henri Bisson. Il rencontre peu après l’écrivain naturaliste Archibald Belaney, dit Grey Owl. Cette rencontre le marque fortement et amorce chez lui un profond intérêt pour la nature, la faune et la flore qui ne le quitte plus.
Jean-Paul Riopelle intègre, en 1942, l’École Polytechnique. Il peint alors ses premiers paysages et s’intéresse à l’architecture, à la notion de perspective mais aussi à la photographie. Par la suite, il suit certains cours à l’École des Beaux-Arts puis poursuit ses études à l’École du meuble, au début des années 1940. Il rencontre dans cet établissement le professeur Paul-Émile Borduas, peintre et sculpteur, qui l’initie à l’abstraction. C’est à cette période que se forme le groupe plus tard appelé les « Automatistes », groupe constitué notamment de Marcel Barbeau, Fernand Leduc ou encore Françoise Sullivari. Durant cette formation, Jean-Paul Riopelle rencontre aussi de nombreux peintres, parmi eux Ozias Leduc. Il découvre avec lui une attention extrêmement poussée à l’environnement et la nature, au changement des saisons et à l’évolution du paysage.
En 1946, l’artiste effectue son premier voyage en France où il s’installe l’année suivante, tout en continuant à travailler entre Montréal et Paris. Il se rapproche alors des surréalistes et signe avec André breton le texte Rupture inaugurale, en 1947.
Pendant les années 1950, son style évolue constamment. Jean-Paul Riopelle expérimente diverses techniques : peinture appliquée simplement au pinceau ou denses aplats presque sculptés sur la toile, projection de couleur ou application de peinture au couteau. C’est la naissance de ses « Grandes Mosaïques ». Dans ces toiles, l’artiste étale de la peinture multicolore en de multiples petites couches épaisses, à l’aide d’une spatule. Jean-Paul Riopelle met en valeur le matériau pour lui-même, il travaille et sculpte la peinture directement sortie du tube et apposée sur la toile. Ses « Grandes Mosaïques » présentent une surface dense, un univers pesant et très habité illustrant le mouvement et l’évolution du monde. Jean-Paul Riopelle tente de transcrire en peinture l’énergie qui anime le monde, l’élan vital.
Parallèlement, le peintre expose dans de nombreuses galeries, comme la Pierre Matisse Gallery de New York ou la galerie Pierre Loeb à Paris. En 1954, il représente le Canada à la Biennale de Venise, aux côtés de Paul-Émile Borduas.
Dès la fin des années 1950, Jean-Paul Riopelle s’essaye au modelage de sculptures. Par la suite, il expérimente aussi l’encre, l’aquarelle, la lithographie et le collage. L’artiste poursuit ses voyages et s’inspire des paysages et cultures qu’il découvre, notamment en Arctique. Il représente notamment des scènes de chasse ou des paysages réalistes mais expérimente aussi des représentations plus abstraites, tant sculpturales que picturales.
En 1981, le Musée National d’Art Moderne de Paris lui consacre une rétrospective conséquente qui voyage ensuite à Québec, Montréal, Mexico et Caracas. En 1989¸ Jean-Paul Riopelle retourne définitivement au Québec. Il poursuit son travail entre ses résidences de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et l’Isle-aux-Grues. Il rencontre toujours un grand succès et diverses expositions lui sont consacrées, particulièrement en France et au Canada, jusqu’à sa mort en 2002.