Martiros Sergeevich (Sarkisovich) Saryan est un artiste, portraitiste, illustrateur de livres, concepteur de théâtre arménien et russe né le 28 février 1880 à Nakhitchevan-sur-le-Don et décédé le 5 mai 1972 à Erevan. Issu d’une famille d’agriculteurs, il passe son enfance dans les steppes du Don, au bord de la rivière Sambek. Sa patrie natale sera un thème de prédilection dans ses premières années, revenant sur le thème du déracinement et de ses origines qui lui sont chères.
Principalement peintre de paysages, de natures mortes et de portrait, il est considéré comme le fondateur de l’école moderne arménienne et comme l’un des grands peintres de son siècle.
Formé à l’École de Peinture, de Sculpture et d’Architecture de Moscou entre 1897 et 1903, il poursuit ensuite son apprentissage auprès des peintres reconnus Konstantin Korovin et Valentin Serov. Son œuvre est d’abord fortement inspirée des artistes symbolistes de Moscou qui l’intègrent rapidement pour ses talents précoces. Ses nombreux voyages, notamment au Moyen-Orient (en Égypte, en Perse, en Arménie ou à Constantinople) influencent largement sa pratique, qui s’inspire librement des paysages langoureux du Moyen-Orient. Regardant également vers l’Occident, Sarian admire les Impressionnistes et plus particulièrement Matisse et Gauguin.
Tout au long de sa carrière Martiros Sarian ne cesse de peindre et produira près de quatre mille œuvres répertoriées, empruntes de réalisme sans détail, laissant le soin au spectateur de se faire sa propre vision de l’expérience sensorielle.
Ses succès rapides lui permettent de faire très vite parti de grandes expositions telle l’exposition de l’Association des artistes de Moscou qui exposent sa fameuse Glycine et son Magasin de fruits, achetés par la galerie Tretyakov.
La Première Guerre mondiale frustre ses ambitions de voyage et l’incite à se focaliser sur ses relations mondaines en Russie. En 1916, aux côtés de plusieurs peintres arméniens, il devient le fondateur de l’Association des artistes arméniens, instigatrice d’une nouvelle vie artistique et culturelle arménienne.
S’installant, à la suite de la Révolution de 1917, à Erevan, il devient l’un des piliers de la vie culturelle arménienne, au centre de toutes les créations muséales, des soutiens aux artistes, et devient, de manière officieuse, chargé d’organiser un certain nombre d’institutions culturelles.
Comparé à Matisse, il est loué à l’exposition internationale de Venise en 1924 pour son orientalisme et son talent. Son succès italien donne suite à des expositions à Moscou, au sortir de la guerre et une invitation de produire à Paris pendant près de trois ans.
La Seconde Guerre mondiale marque à nouveau fortement la vie de l’artiste, dont le fils est envoyé à la guerre. Ses œuvres en sont inspirées et il n’a de cesse de puiser son inspiration dans la nature qui l’environne. Il est ensuite élu député au Soviet Suprême de l’URSS avant d’être élu membre à part entière de l’Académie dfes arts de l’URSS en 1947, bien qu’il soit, plus tard ostracisé par ses influences arméniennes et françaises. Il est alors accusé de manque de patriotisme et son art est mis de côté.
Toujours influencé et bercé du souvenir de son Arménie adoptée et adorée, l’œuvre de Martiros Sarian est inspirée des paysages de son enfance et d’un naturalisme proche des impressionnistes. Il est acclamé dans le monde entier pour son influence sur l’art moderne et représenté dans de nombreuses expositions et publications.