Rares sont les peintres ottomans qui se sont autant opposés aux autorités de leur pays que l’artiste arménien ottoman Panos Terlemezian (1865-1941). Engagé politiquement contre les répressions menées par l’État ottoman contre ses sujets arméniens sous le règne d’Abdülhamid II (1876-1909), sa jeunesse est marquée par la prison et l’exil.
Il se forme à la Société impériale d'encouragement des beaux-arts de Saint-Pétersbourg entre 1895 et 1897 ; période qui influencera durablement sa production. Il s'en va ensuite à Paris, à l’Académie Julian (1899-1904) où il eut pour maîtres Jean-Paul Laurens et Benjamin-Constant. Grand voyageur, il explore également l'Afrique du nord ou encore l'Egypte.
Pourtant, ni ses engagements politiques ni ses déplacements incessants ne l’empêchent de devenir l’un des peintres ottoman et arménien les plus talentueux de son époque. Centré sur la période des années 1885 à 1915, Terlemezian est aussi un artiste modelé par le cosmopolitisme d’Istanbul à la fois dans le contexte de l’Empire ottoman tardif, au sein duquel il se mue en révolutionnaire, et dans le contexte international dans lequel il s’affirme comme un artiste.