Artiste inclassable, Yvonne Kleiss Herzig est l’auteur d’ une œuvre unique qui se situe à la croisée des cultures et des genres, offrant de multiples facettes identitaires et artistiques. L'œuvre de cette artiste française née en Kabylie incarne la nouvelle vision de l'école d'Alger celle d'un orientalisme vécu.
Femme artiste, française d'Algérie d'origine suisso-alsacienne, issue d'une famille d'artistes, à la fois illustratrice, portraitiste, peintre de genre et artiste animalière, Yvonne Kleiss se formera à l'École nationale des beaux-arts d'Alger sous la direction de Léon Cauvy et part en 1913 à Paris où elle devient l'élève de Jean-Paul Laurens à l'Académie Julian.
Yvonne Kleiss-Herzig est connue pour ses peintures naturalistes notamment ses scènes de la vie rurale et urbaine dans sa Kabylie natale et la région de Tlemcen. Considérée comme une illustratrice hors pair, l’originalité de son œuvre tient de ce mélange de style décoratif et la rigueur ethnologique des ses représentations de la vie quotidienne, des coutumes et des mœurs de la population de Kabylie qu’elle aimait illustrées à travers ses célèbres gouaches.
Membre fidèle de la Société des Artistes orientalistes et algériens dès 1911, elle est l'une des rares femmes à prendre part à l'Exposition coloniale de 1931. Signe de sa reconnaissance institutionnelle en tant que femme artiste, elle remporte dès 1928 le Grand Prix artistique d'Algérie. En 1952, elle s'installa à Sidi Slimane au Maroc, avant de s'éteindre à Mougins en 1968.