Vous possédez un paravent en laque de Coromandel et désirez connaître sa valeur en vente aux enchères ?
Nos commissaires-priseurs et experts en art asiatique - département d’Art d’Asie - vous donnent quelques pistes pour en savoir davantage sur votre paravent en laque de Coromandel et pour connaître sa valeur sur le marché de l’art.
Les paravents en laque de Coromandel
Les paravents en laque de Coromandel sont les témoins de la maîtrise des artisans laqueurs chinois. Les paravents de Coromandel apparaissent au XVIIe siècle et sont offerts en cadeaux au sein de l’aristocratie chinoise. Les marchands européens découvrent très vite ces œuvres et commencent à les exporter. Les paravents sont prisés par les cours européennes, utilisés par la noblesse pour décorer leurs demeures ou réemployés par les ébénistes dans la fabrication des meubles.
Importés par les diverses Compagnies des Indes orientales (hollandaise, anglaise et française), les paravents en laque de Coromandel connaissent un très grand succès dans les cours européennes aux XVIIe et XVIIIe siècles et illustrent le goût pour la « chinoiserie ». Ils sont nommés d’après la ville de Coromandel, située sur la côte orientale de l'Inde. Des marchands surnomment les paravents ainsi, pensant qu'ils sont fabriqués sur place. Or, ils ignorent que le port de Coromandel n’est qu’un lieu de transit entre la Chine et l’Europe.
Les paravents sont un meuble indispensable aux Français du grand siècle. Dans leurs hautes et vastes salles mal chauffées où sévissent traîtreusement les vents coulis, ils forment comme une petite pièce séparée dans la chambre et dans le salon. Ils sont recouverts de damas, de brocatelles, ou bien ils sont peints à l'huile. Certains sont somptueusement revêtus de Savonneries.
Le XVIIIe siècle finissant, continue la mode de l'époque précédente, bien que les dimensions plus exiguës des appartements diminuent quelque peu la nécessité de cette pratique. Les marchands merciers découpent parfois les paravents pour orner les façades de meubles réalisés par les ébénistes. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les collectionneurs de la haute bourgeoisie ou de l’élite financière et industrielle achètent à nouveau ce type de paravents. Ils apportent une touche d’exotisme aux intérieurs somptueux et rappellent le goût pour le XVIIIe siècle et la « chinoiserie ».
Aujourd'hui, ils ne servent plus à préserver du froid les actuels modes de chauffage nous ayant généralement libérés de ces soucis : ce sont de pures objets décoratifs. Ils restent très recherchés pour leur grande valeur et les estimations peuvent être élevées, tout comme les résultats de vente qui dépassent parfois les centaines de milliers d’euros.
La technique de fabrication
A) Le bois est recouvert d'un tissu fin, maintenu par un enduit de colle.
B ) La laque, presque toujours noire ou brune, est ensuite posée en couches successives atteignant environ 3 millimètres d'épaisseur. En vue d'obtenir un beau noir, il faut préparer un dessous approprié, parfois rouge, parfois blanc.
C ) Le décor, cerné d'incisions profondes et modelé de creux, est alors peint au moyen de pigments colorés mats, verts , rouges, bleus et blancs.
Ces éléments peuvent vous permettre de reconnaître un paravent en laque de Coromandel si vous en possédez un.
Les décors et inspirations
Les plus beaux paravents comportent de vastes scènes animées de personnages ou de paysages à grande échelle. Il occupent toute la surface, à l'exception de larges bordures, en général , de symboles de bon augure.
- Les paysages chinois sont une source d'inspiration majeure pour les décors de paravents. Cela peut inclure des montagnes majestueuses, des rivières sinueuses, des cascades, des forêts luxuriantes et des jardins traditionnels chinois.
- Certains paravents représentent des scènes historiques, comme des batailles, des événements politiques importants ou des moments marquants de la dynastie chinoise.
- Les paravents peuvent également représenter des scènes de la vie quotidienne chinoise, telles que des marchés animés, des villages traditionnels, des scènes rurales, des activités artisanales ou des cérémonies culturelles.
- Les paravents chinois peuvent être ornés de symboles et de motifs traditionnels, tels que des dragons, des phénix, des fleurs, des oiseaux, des nuages, des motifs géométriques et des caractères chinois. Les somptueuses compositions d'oiseaux et de branchages fleuris figurent parmi les décors les plus recherchés de nos jours.
- Certains paravents mettent en valeur des œuvres de calligraphie chinoise, avec des poèmes, des citations ou des proverbes célèbres écrits avec une belle calligraphie.
Ces exemples ne sont pas exhaustifs, car la créativité et le style des artistes peuvent varier, mais ils illustrent les principaux types de décors que l'on peut trouver sur les paravents chinois. Nos experts sont donc à vos côtés si vous vous interrogez sur votre paravent.
Reconnaître un paravent en laque de Coromandel
Et si vous étiez en possession d’un paravent en laque de Coromandel ? Il n’est pas aisé de l’identifier, découvrons ensemble ses caractéristiques …
- Dès le XVIIIe siècle, les Chinois exécutent des paravents pour la clientèle de leur pays aussi bien que pour l'exportation vers l'Europe. Une longue inscription au revers (dédicace, mention d'anniversaire...) indique un paravent commandé par un amateur chinois.
- Les bordures et l'importance de leur décor (animaux du zodiaque, fleurs des saisons, objets domestiques) confirment généralement les qualités du paravent. La finesse des rinceaux et des grecques qui encadrent la bordure est également significative.
- Le revers doit présenter un décor plus simple mais aussi soigné que la face. Un revers de qualité très inférieure, voire simplement peint et non laqué, doit inciter à un examen attentif. Il peut en effet s'agir d'un paravent dédoublé en épaisseur. Toutefois, certains paravents, notamment parmi les plus anciens, ne sont pas décorés au revers.
- La présence du rose indique, comme pour les porcelaines, une fabrication postérieure à 1730, date approximative de l'apparition de cette couleur à base de chrome d'or.
- Des tons froids et violents, bien que sans éclat, caractérisent la plupart des paravents exécutés depuis le milieu du XIXe siècle. En outre, la surface de la laque, trop régulière, ne présente pas les légers accidents, craquelures, écailles, manques, que l'on trouve toujours sur les modèles anciens.
Rares sont les paravents antérieurs au XVIIe siècle ; par exception, celui de la collection Louis Cartier appartient à la fin du XVe (époque des Ming) ; les deux oiseaux de Hô, qui y figurent, représentent l'empereur et l'impératrice. Au début du XVIIIe siècle, la superbe unité du décor qui caractérise la période précédente se perd peu à peu.
Si votre paravent semble correspondre à notre description, vous possédez peut être une pièce rare qui pourra avoir une estimation importante.
Estimer le prix d’un paravent en laque de Coromandel
Voici quelques éléments qui peuvent vous aider à déterminer le prix d’un paravent en laque de Coromandel. Attention, il est recommandé de faire appel à un expert ou un commissaire-priseur pour s’assurer de l’authenticité et de la valeur de votre paravent en laque de Coromandel. Notre Département Art d’Asie est à votre disposition pour estimer gratuitement votre œuvre.
Le prix d'un paravent en laque de Coromandel varie en fonction de la taille, la qualité de la laque, l’époque et la provenance de l'objet. En général, les paravents en laque de Coromandel authentiques et de haute qualité coûtent des milliers, voire des dizaines de milliers d'euros. Les pièces anciennes et rares ou portant des signatures de maîtres laqueurs renommés, atteignent des prix encore plus élevés.
- La profondeur et la translucidité de la laque contribuent à la valeur d'un paravent. La richesse de la matière et les reflets irréguliers, typiques des pièces anciennes, proviennent de la superposition de multiples couches. Dès le début du XIXe siècle, pour des raisons d'économie, le nombre de couches a progressivement réduit. Les laques de cette époque et les fabrications plus récentes offrent un aspect froid et uniforme qui ne trompe pas.
- Les paravents en laque de couleur écaille, assez rares, sont plus cotés que les modèles à fond noir, environ deux fois le prix pour un décor de qualité égale. On ne connaît que quelques exemplaires à fond d'or et leur valeur n'a pratiquement pas de limites.
- Les paravents de dimensions moyennes (entre 1,80 et 2,40 m de hauteur) sont plus recherchés que les modèles de très grande taille (3 m de hauteur et plus). Les paravents bas (moins d'un mètre), très rares, le sont encore davantage. Tous comportent un nombre pair de feuilles : huit, dix et, le plus souvent, douze.
- Un paravent diminué, soit en largeur par l'amputation d'une ou plusieurs feuilles, soit en hauteur par la suppression d'une ou des deux bordures, se trouve toujours déprécié. Cette dépréciation peut atteindre de 20 à 50 % de la valeur d'un paravent complet lorsqu'il s'agit d'une pièce de belle fabrication dont le décor, ainsi tronqué, perd une grande partie de ses qualités picturales. Elle s'avère moins sensible pour des pièces plus courantes et purement décoratives.
- Les accidents : certains sont mineurs tels les manques qui apparaissent fréquemment soit dans le décor, soit dans le fond de laque; ils peuvent être facilement restaurés. Par contre, il faut se méfier de certaines détériorations plus graves : des feuilles gauchies, une laque fendue ou écaillée nécessitent des travaux de restauration onéreux.
Il existe de nombreuses copies de paravent en laque de Coromandel car ils sont très recherchés sur le marché de l’art. Nous vous recommandons de faire appel à un commissaire-priseur ou à un expert pour procéder à une expertise et ainsi obtenir l’estimation la plus juste.
Le marché des paravents en laque de Coromandel
Depuis des siècles, les productions artistiques asiatiques sont convoitées par les collectionneurs et amateurs européens et internationaux. Aujourd’hui, elles représentent un secteur dynamique du marché de l’art dans lequel les commissaires-priseurs jouent un rôle majeur.
Si l'on étudie l'évolution de la cote, l'on constate qu'en moyenne, les prix des paravents en laque de Coromandel ont presque doublé, depuis une trentaine d'années ; et certaines pièces ont bénéficié d'une plus-value sensiblement plus importante.
Certaines pièces exceptionnelles peuvent même dépasser les millions d’euros. Un rare et important paravent à douze feuilles en laque de Coromandel réalisé en Chine durant la Dynastie Qing et l’époque Kangxi en 1699 est parti au prix record exceptionnel de 2 210 000 euros. Le recto représente la cité de Nan'ao sur l'île de Shen Ao. Autour se presse une flotte de guerre et d'autres îles. Une longue inscription relate les hauts faits du général Zhou Hongsheng et les distinctions dont l'empereur Kangxi le gratifia. Zhou Hongsheng reçut ce paravent à l'occasion de son soixantième anniversaire.
D'une façon générale, les paravents de Coromandel sont recherchés pour leurs indéniables qualités décoratives et leur aptitude à se marier aussi bien aux mobiliers classiques des XVII et XVIIIe siècles qu'aux ensembles actuels. Un obstacle cependant limite leur utilisation : ils sont presque tous de très grandes dimensions.
Un décor ample et harmonieux, qui se développe largement sur toute la surface du paravent, caractérise les plus beaux exemplaires qui datent, pour la plupart, du règne de l'empereur Kang-Hi, 1662-1722. Même lorsque les feuilles du paravent se trouvent disposées « en accordéon », ce qui est habituellement le cas, le décor doit rester clair et lisible. Un paravent Kang-Hi de très belle qualité, complet et en bon état, ne vaut pas moins de 10 000 euros.
La surcharge décorative résulte d'une tendance néfaste, la crainte des plans vides se manifeste chez les laqueurs chinois dès le règne de Kien-Long et s'amplifie au cours du XIXe siècle. L'abondance de détails finit par dissimuler le fond sombre de la laque et par créer une impression de confusion. Les modèles classiques de l'époque Kien-Long, de fabrication toujours soignée, valent autour de 15 000 euros, ceux du début du XIXe siècle, déjà de moins bonne qualité, entre 4 000 et 8 000 euros. Les pièces plus tardives et les fabrications actuelles atteignent, en ventes publiques, entre 1 500 et 5 000 euros environ.
Records aux enchères
- CHINE, un paravent à douze feuilles en laque de coromandel appartenant à la Dynastie Qing et d'époque Kangxi (1699), estimé à 200 000 - 300 000 euros et adjugé en vente aux enchères à 2 110 000 euros en 2019.
- CHINE, un très beau paravent rectangulaire à douze panneaux de coromandel d’époque Kangxi (1662-1722) s’est vendu au prix exceptionnel de 463 milles euros.
- L'Ecole des Beaux-Arts d'Indochine, La Cérémonie du Départ de l'Empereur d'Annam et la Procession de ses Disciples au Palais Impérial de Hué, (Important Paravent avec 6 panneaux en Laque de Coromandel) signé au revers et exécuté vers 1939 - 1945. Le paravent s’est vendu à 177 934,88 euros.
- CHING, un grand paravent rectangulaire à douze panneaux de coromandel datant du XVIIIe siècle, sculpté en relief avec une variété d'oiseaux, une rivière, des fruits de bon augure, des vaisseaux antiques et des emblèmes, et une vaste scène de jardin au verso, le tout choisi avec une gamme de sourdine et couleurs vives rehaussées de dorure réservées sur fond brun adjugé à 202 101 euros.
Ces quelques exemples représentent des pièces exceptionnelles et rares qui ne sont présentées que très rarement sur le marché des ventes aux enchères. Les paravents que nous trouvons habituellement en vente aux enchères sont estimés plus raisonnablement, mais leur valeur n’en reste pas moins importante.
Quelques adjudications MILLON
- CHINE, XXème siècle, paravent à huit volets en laque dite de Coromandel vendu à 2 150 euros.
- CHINE, XVIIIe siècle, rare et important paravent en laque de Coromandel à décor polychrome sculpté en profondeur sur fond blanc, d'une scène de palais incluant élégantes et pavillon. Une frise grecque en bordure couplée d'une frise extérieure contenant médaillons incluant phénix et signe de longévité Shou sur fond alvéolé. Datation correspondant à l'année Bing Zi du règne de l'empereur Qianlong correspondant à 1756. Signature de l'artiste: 'Chen Guangxian' et poème relatif à la scène. Localisation de fabrication Wu Ling. L'arrière laqué brun est rehaussé de motifs dorés de branches, fruits et rinceaux. Le paravent est adjugé à 6 200 euros.
- CHINE, XXe siècle, un paravent à huit feuilles en laque de Coromandel à décor polychrome de végétaux, bambou, rochers et volatiles sur fond or. Au revers les abords d'une rivière ou évoluent divers oiseaux marins, l'ensemble sur fond noir. L'œuvre est vendue à 1 400 euros.
- CHINE, XIXe siècle, un paravent à huit feuilles en laque de Coromandel présentant un décor de divers couples d'oiseaux parmi les fleurs, le pourtour orné d'une frise de lotus est parti pour le prix de 1 500 euros.
Estimez et vendez votre paravent en laque de Coromandel
Forte de son expérience du marché de l’art, notre équipe constituée d’experts et de commissaires-priseurs vous donne une estimation gratuite de votre paravent en laque de Coromandel. L’estimation prend en compte les résultats obtenus en salle de ventes pour des productions similaires.
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