La verrerie Art Nouveau en quelques mots …

La verrerie Art Nouveau émerge à la Belle Epoque, vers la fin du XIXe siècle. Elle est associée à l’Art Nouveau, un style très apprécié par les acheteurs et sur le marché, caractérisé par des formes organiques, parfois asymétriques inspirées de la nature.

Dans le style Art Nouveau, les créations d’arts décoratifs prennent l’aspect ou le décor de végétaux. Les formes sont plus souples et courbées.

Comme en témoigne le vase en verre soufflé et doublé « Cascade japonaise » de François-Eugène Rousseau en 1884 conservé au Musée des Arts Décoratifs, la verrerie Art Nouveau s’inspire également de l’art japonais en pleine ouverture sur le monde occidental.

La verrerie Art Nouveau a été produite par de nombreux maîtres verriers et leurs industries d’art, comme Emile Gallé et René Lalique ou encore Louis Comfort Tiffany aux États-Unis. Ces artistes ont utilisé des techniques innovantes telles que le soufflage du verre, la gravure à l'acide et l'émaillage pour créer des pièces uniques ou des séries limitées de verrerie.

Découvrons-les plus en détails ...

Artistes de la verrerie Art Nouveau

Certains noms de verriers Art Nouveau font encore trembler les ventes aux enchères !

Émile Gallé (1846 – 1904) et l’école de Nancy :

Grand représentant du mouvement Art Nouveau en France, Émile Gallé a expérimenté des techniques telles que l'émaillage, la marqueterie de verre et le sablage pour créer des motifs complexes.

Son vase “Le Chardon des Alpes”, vers 1900, est réalisé en verre multicouche à décor en marqueterie de verre polychrome de fleurs et de branches de chardon. Il appartient aujourd’hui à la Yumin Collection en Corée du Sud dédiée à la verrerie française Art Nouveau.

Vous pensez détenir une verrerie Gallé dans vos placards ? Pour la reconnaître et la dater, il est important de repérer la signature. Les marques “Émile” ou “E” apparaissent dès 1877, puis la mention “modèle” et/ou “décor déposé” la remplace en 1879 et la mention “Cristallerie d’Émile Gallé à Nancy” ne voit le jour qu’en 1894.

Après la mort de l’artiste, la signature “Gallé” gravée en réserve à l’acide devient commune. Celle-ci est précédée d’une étoile durant la direction de Mme Gallé - de 1904 à 1914-.

En 1901, Émile Gallé a été l'un des membres fondateurs de l'École de Nancy. Ce groupe d'artisans de Nancy voulait promouvoir les Arts Décoratifs en province, notamment en Lorraine. Le vase Hippocampes en verre soufflé à plusieurs couches, dédié à Joseph Reinach de l’école de Nancy en 1901, est un exemple de l'excellence et de la qualité de ces maîtres verriers. Ce dernier est exposé au Musée des Arts Décoratifs de Paris.

L’école de Nancy a également été influencée par le mouvement Art and Craft de Grande-Bretagne. Elle a contribué à la réunion de différents corps de métiers pour créer des verreries uniques de grande qualité.

Les frères Daum :

Auguste et Antonin Daum sont reconnus pour la qualité et l'excellence de leur production de verre et de cristal. Ils utilisaient des techniques d’une grande précision comme la fusion de verre à flamme, le verre multicouche et le verre gravé à l’acide. La maîtrise de ces techniques leur vaudra le Grand Prix de l’Exposition Universelle de 1900.

Les pièces peuvent être signées “Daum”, “Daum France” ou “Daum Nancy”. Elles sont souvent moulées.

René Lalique :

Le nom Lalique est devenu synonyme d’excellence en matière de verrerie d’art français. Il développe en effet la technique antique de modelage à chaud qui permet de créer des formes originales sur des objets en verre.

Ses créations de bijoux, de flacons de parfums et de vases sont imprégnées de motifs floraux, de femmes et de formes organiques comme le souligne son rare flacon de parfum en verre moulé pressé de 1928, vendu dans notre maison de ventes aux enchères Millon à 1 050 euros.

Les signatures de René Lalique permettent de situer ses œuvres dans le temps. Avant 1914, on trouve la mention “Lalique” ou “R. Lalique”. A partir de 1919, l'initiale “R” apparait sur les nouvelles pièces. Les productions entre 1919 et 1945 sont signées d’un “R. Lalique”. La mention VDA (Verrerie d’Alsace) est aussi commune entre 1921 et 1923. Enfin, depuis 1945, la signature devient “Lalique France”.

La cristallerie Baccarat :

Vous connaissez bien la cristallerie française Baccarat, mais saviez-vous qu’elle a produit des verreries Art Nouveau ? Les verreries Art Nouveau de la cristallerie Baccarat sont reconnues pour leur utilisation des techniques traditionnelles de soufflage, de gravure à l’acide et de verre givré.

Par exemple, notre maison de ventes aux enchères Millon a récemment vendu un vase en verre givré à décor émaillé de fleurs et sa monture en bronze doré signée au prix de 450 euros.

Si ces grands noms font parler d’eux, il existe aussi de nombreux autres artistes, artisans et verriers très appréciés et cotés sur le marché de l’art comme les frères Muller, François-Théodore Legras, Auguste Jean, Georges de Feure, Auguste Houillon, la verrerie de Meisenthal, la Verrerie de Vallerysthal ou encore la Cristallerie de Pantin…

Les techniques de la verrerie Art Nouveau

Les techniques utilisées pour la verrerie Art Nouveau sont multiples et importantes. Elles sont très importantes lors de leur expertise et peuvent faire varier le prix de votre verrerie Art Nouveau !

Le verre soufflé permet de créer des objets en verre en utilisant une boule de verre en fusion soufflée dans un moule. Cette technique permet de créer des objets de verre avec des formes et des motifs variées très appréciés par les acheteurs.

Par exemple,  "Champignons des bois”, une rare coupe en verre multicouche Daum Frères à décor gravé, soufflé et émaillé polychrome s’est vendu 8 000 euros dans notre maison de ventes aux enchères Millon.

Le processus  de cette technique commence avec un four à haute température où des minéraux chauffés forment la pâte de verre en fusion. Le verrier utilise une canne de soufflage pour ramasser la boule de verre en fusion et la souffler dans un moule.

La technique de la gravure à l'acide consiste à plonger le verre dans un bain d'acide fluorhydrique. Le décor apparaît ensuite par la morsure de l'acide tandis que les parties dites “en réserve” échappent à la corrosion et demeurent transparentes. Un vase Art Nouveau Baccarat en cristal grenat à décor végétal gravé à l'acide rehaussé d'or s’est vendu 900 euros en maison de ventes aux enchères.

La pâte de verre est une technique de fabrication très appréciée comme en témoigne la vente de notre maison de ventes aux enchères Millon : une lampe de chevet en fer forgé avec abat-jour en pâte de verre de Gabriel Argy-Rousseau, adjugée 4 800 euros.

La fusion de verre broyé ou de poudre de verre avec un liant permet de former une pâte qui peut être moulée ou modelée en différentes formes. Cette technique a été développée il y a plus de 5 000 ans en Égypte et est toujours utilisée aujourd’hui.

La marqueterie de verre est particulièrement recherchée et appréciée par les collectionneurs. Cette technique consiste à utiliser des morceaux de verre coloré ou transparent pour créer des motifs et des images sur une surface de verre.

Pour réaliser une marqueterie de verre, le verrier insère à chaud des éléments de verres colorés, préalablement préparés, gravés et/ou doublés de feuilles métalliques ou patinés dans la masse vitreuse - alors à l’état de pâte – . Cette technique est complexe et périlleuse car le coefficient de dilatation entraîne de fortes tensions et un risque de fêlures.

L’émaillage sur verre et le sablage sont aussi des techniques traditionnelles de la verrerie Art Nouveau.

L’émaillage consiste à appliquer une fine couche de poudre de verre colorée sur une surface en verre, puis à chauffer le verre à une température élevée pour faire fondre la poudre et la fixer sur la surface. Il existe plusieurs techniques d'émaillage sur verre, mais la plus courante est l'émaillage à chaud.

Le sablage est une technique consistant à la projection de sable sous haute pression sur la surface du verre à l’aide d’un pistolet de sablage. Le sable crée une texture granuleuse permet de réaliser des motifs en relief ou en négatif.

En conclusion, les techniques utilisées pour la verrerie Art Nouveau peuvent être d’une grande qualité d’exécution. Elles peuvent ainsi faire augmenter considérablement l’estimation de votre verrerie Art Nouveau.

Estimation d’une verrerie Art Nouveau

Pour avoir une idée du prix de votre verrerie Art Nouveau, plusieurs critères sont à prendre en compte :

• La complexité : Une œuvre présentant de multiples techniques et disposant d’un décor riche, orné et précis pourra faire s’envoler son estimation tandis qu’une pièce plus simple sera moins coûteuse sur le marché de l’art.

• La signature des maîtres verriers :  Les pièces signées sont très recherchées par les acheteurs et se vendent à des prix élevés en maisons de ventes aux enchères. La signature de maîtres verriers cotés peut ainsi faire basculer l’expertise d’une verrerie Art Nouveau.

• Le type d’objet décoratif : Les artisans verriers de l’Art Nouveau peuvent produire tout un panel d’objets décoratifs comme des vases, des jardinières ou des soliflores, des verres utilitaires, des lampes de bureau, sur pied, en suspension ou en applique, mais aussi des lampes champignon, des lampes en chapeau chinois, des luminaires, des flacons, des coupes, des vases balustres sur piédouche, conique ou même ovoïde à col pincé.

• Le type de production : Les œuvres peuvent être réalisées en série limitée ou en tirage industriel. Certaines pièces de verrerie Art Nouveau sont même des productions uniques. Cela apporte une plus value certaine qui fera augmenter leur prix sur le marché de l’art.

• Les techniques utilisées : Les inclusions, l’émaillage à chaud, la pâte de verre, le verre soufflé, la marqueterie de verre, l’utilisation de la feuille d’or ou encore le sablage sont particulièrement recherchées et appréciées par les acheteurs en maison de ventes aux enchères. Les pièces peuvent donc augmenter en fonction des techniques sur le marché de l’art.

Il est important de noter qu’il existe de nombreuses copies des maîtres verriers notamment des copies d’Emile Gallé. Il dispose en effet de nombreuses signatures au fil des périodes - comme évoqué précédemment -. Il est donc fortement recommandé de faire appel à un expert ou à un commissaire-priseur en maison de ventes aux enchères si vous souhaitez connaître la valeur de votre vase, jardinière ou lampe Art Nouveau.

Verrerie Art Nouveau : prix et cote

Le prix d’une verrerie Art Nouveau en maison de ventes aux enchères est variable. Certaines pièces peuvent se vendre pour des milliers, voire des centaines de milliers d'euros.

Par exemple, une lampe Tiffany en verre Art Nouveau ou un vase en verre d’Emile Gallé peuvent se vendre pour plusieurs dizaines de milliers d'euros. Des pièces moins connues ou moins prestigieuses peuvent se vendre pour des montants plus abordables.

Certaines verreries Art Nouveau ont vu leur prix s’envoler dans notre maison de ventes aux enchères Millon :

• Émile GALLÉ - "Libellules", Précieux vase en verre ambré de forme ovoïde à col droit, base cintrée et bulbée. Col cerné d'un bandeau en relief appliqué à chaud de cabochons espacés et d'une frise de libellule stylisées. Signé Gallé – adjugé à 30.000 euros en novembre 2021.

• Emile GALLÉ – Vase « Marqueterie parlante aux papillons », 1897-1898 – adjugé à 23 000 euros

• François Emile DECORCHEMONT, "Grand vase motifs", Modèle créé en 1921 et diffusé en 4 exemplaires. Important vase à corps ovoïde à large col et talon circulaire en retrait en pâte de verre épaisse moulée à la cire perdue, à décor de coquilles stylisées de couleurs rose, brun et vert nuancés, signé du cachet "Decorchemont" – adjugé à 60.000 euros.

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Forte de son expérience du marché de l’art, notre équipe constituée d’experts et de commissaires-priseurs vous fournit une estimation gratuite sur votre verrerie Art Nouveau. Cette estimation prend en compte les résultats obtenus récemment en salle des ventes pour des objets similaires.

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