Reconnaître une pièce d'orfèvrerie Christofle

L’entreprise Christofle excelle dans l’orfèvrerie et les arts de la table en France depuis 1830. Après le succès de ses premiers bijoux en or, Charles Christofle, le fondateur de la Maison, achète à Ruolz et Elkington un brevet d’argenture utilisant le principe de l’électro-métallurgie dès 1842. Christofle élargit alors son savoir-faire vers l’argenture et la dorure, en créant ses propres objets en métal argenté, semblables en tout point aux créations d’argenterie massive, à moindre coût. Il sublime alors l’art de la table, poursuit la création de bijoux, mais crée également des statuettes et autres objets décoratifs. 

En 1846, les services de table qu’il fournit aux grandes familles de France, royales et impériales, propulsent la notoriété de la Maison. Le roi Louis-Philippe et Napoléon III sont parmi ses clients privilégiés. En 1851, l’entreprise conçoit notamment un service de table de 4 000 pièces appelé « Cent-Couverts » avec des surtouts de table pour l’empereur. La pièce centrale pourvue d’un ensemble de 15 pièces monumentales fabriquées grâce au procédé de la galvanoplastie s’expose lors des prestigieuses réceptions des Tuileries. Elle est destinée à une table de 30 mètres de long pour 100 personnes. Cet ensemble, dont ne subsiste que quelques pièces suites à l’incendie des Tuileries, est aujourd’hui exposé au musée des Arts décoratifs à Paris.

La célébrité de Christofle dépasse les frontières de la France rapidement. L’« Orfèvre du roi » est maintes fois sollicité par les têtes couronnées étrangères. La maison Christofle exporte notamment les goûts français à la cour russe en livrant de très belles pièces au Tsar. Ce sont surtout des ménagères de modèle slave très appréciées par les Russes et inspirées de l’orfèvrerie Fraget de Varsovie, avec des dessins sur les couverts qui empruntent la forme des modèles en argent massif.

Dater un objet Christofle grâce à ses poinçons

L’orfèvrerie Christofle collectionne les poinçons, les seules garanties de l’authenticité des objets. Ils évoluent avec le temps et selon le matériau utilisé.

Les poinçons d’orfèvre

Pour l’argent massif

Le premier poinçon de la Maison est apposé en 1832. Il s’agit d’un dessin de baïonnette de fusil arborant les initiales de Charles Christofle : CC. En 1853, l’inscription change et devient une abeille couronnée de 3 étoiles contenues dans un hexagone, avec les mêmes initiales CC, mais cette fois-ci pour Christofle et Compagnie. Sur les pièces authentiques fabriquées depuis 1935, un losange accueille les lettres OC pour Orfèvrerie Christofle.

Pour le métal doré et argenté

Le poinçon métal argenté et doré Christofle de 1844 à 1935 se reconnaît au symbole d’une balance avec une abeille entre les plateaux, surmontée de 4 étoiles, 2 rameaux en dessous et les lettres CC, le tout contenu dans un ovale lui-même dans un rectangle. Depuis 1935, les lettres CC sont également remplacées par les lettres OC séparées par un cavalier d'échec.

En 1983, le poinçon devient carré. Le cavalier est placé sur la droite et les lettres OC en bas à gauche. Le chiffre I au-dessus des lettres complète le poinçon. Le cavalier est placé sur la droite, avec les lettres OC en bas à gauche et le chiffre I en haut à gauche. Depuis le rachat de l'entreprise Cardeilhac par Christofle en 1951, le symbole de la Maison Cardeilhac est aussi apposé sur les objets. Il représente une Légion d'honneur couronnée et un croissant de lune aux côtés du poinçon de Christofle : les lettres OC entourant une abeille et trois étoiles.

Les poinçons de garantie

En plus des marquages de l’orfèvre, le poinçon d’État est obligatoire pour toute pièce en argent et en or. Depuis 1838, le poinçon de garantie de l'argent est représenté par une tête de Minerve. Il existe deux versions de ce poinçon : la grande Minerve, pour l’argent titré 925 millièmes, et la petite Minerve, pour l’argent 800 millièmes. Ces titres indiquent la proportion d'argent pur contenu dans l'alliage. Depuis 1919, le poinçon de garantie de l'or est représenté par une tête d'aigle, qui garantit un alliage à 750 millièmes, correspondant à 75 % d'or pur.

La valeur d’une pièce d’orfèvrerie Christofle

Les pièces anciennes issues de commandes prestigieuses

Les pièces anciennes, en bon état, sont recherchés par les collectionneurs en raison de leur rareté. Elles ont parfois brillé lors d’Exposition Universelle.

Une jardinière Pommes de pin exécutée en 1879 ou 1880 a par exemple été vendu 29 500 euros.

Autre exemple, une paire de vase réalisée en collaboration avec Emile Reiber, dans le goût japonais a obtenu 45 000 euros. Ces vases montrent la technique et la finesse des collaborations réalisées entre Christofle et les artistes de son temps : la monture en bronze dorée est ornée d’émaux cloisonnés. Ces vases sont datées 1874.

Restons au XIXe siècle toujours avec une autre collaboration prestigieuse : un meuble en encoignure, japonisant, réalisé par les frères Grohé et Christofle & Cie et dessiné par Reiber a été adjugé plus de 650 000 euros.

De cette époque datent également les candélabres, statuettes, vases émaillées, garniture de cheminée, etc… autant d’objets extraordinaires par leur qualité et leur richesse décorative. Les pièces de grande taille et bien travaillée rencontrent toujours un important succès lors des ventes aux enchères.

Les collaborations artistiques

Dès sa création, la maison Christofle a collaboré avec de grands noms comme nous l’avons vu. Ces collaborations sont poursuivies tout au long du XXe siècle et donne aux pièces d’orfèvrerie une plus-value certaine. Ses plus belles collaborations passent entre autres par :

- Jean Cocteau, durant la période de design entre 1950 et 1969, crée des assiettes gravées de visages, mais également des petites sculptures que l’on trouve régulièrement aux enchères ;

- La maison Christofle s’allie également à Gio Ponti pour la création de vases, bougeoirs, coupe, … Et c’est Lino Sabattini qui se charge de leur réalisation. Une pièce emblématique est le plateau Architettura, en métal argenté, récemment réédité.

- Andrée Putman, la grande dame du design français, et la Maison Christofle donnent naissance à la ligne Vertigo. Cette collection de pièces d’orfèvrerie dédiées à l’art de la table est réalisé en métal argenté. Putman réalise également une ligne de bijoux dont les valeurs varient entre 100 et 1500 euros (pour un collier par exemple).

Les éditions limitées

Certains des objets les plus emblématiques de la Maison Christofle sont rares et précieux pour les collectionneurs.  Leur disponibilité varie en fonction du temps écoulé depuis leur lancement et de leur popularité.

Les couverts Mood sont par exemple produits en édition limitée en collaboration avec le designer Christophe Pillet. Ils sont présentés dans un écrin sphérique en acier inoxydable, avec une finition miroir. Chaque édition est numérotée. Les couverts Mood Fortune Treasures × Junichi Hakose sont parmi les pièces emblématiques de Christofle. Aux enchères, un œuf Mood présentant des couverts peut se vendre entre 800 et 1000 euros, le Mood coffee est estimé entre 150 et 300 euros.

La collection Jardin d'Éden est inspirée de motifs floraux et végétaux. Cette série produite en collaboration avec l'artiste Marcel Wanders se compose de couverts, d'objets de décoration et de bijoux. La Pendule Coucou en acier nickelé est emblématique. Il a fallu 135 heures de travail pour réaliser cet automate mettant en scène Adam et Ève dans leur version contemporaine, en chemise et jean. Les assiettes de présentation de cette collection se vendent environ 100 euros pièce.

Obtenez l'estimation d’une pièce d'orfèvrerie

Pour faire estimer gratuitement votre objet Christofle, il vous suffit de remplir notre formulaire d'estimation sur le site de Millon en fournissant les informations demandées. 

Nos experts en art de la table et spécialistes de l’orfèvrerie Christofle vous communiquent sa valeur approximative en fonction des critères d’évaluation propres à la Maison Christofle. 

Vous pouvez vendre aux enchères si vous le souhaitez, toujours avec l’accompagnement de nos experts qui estiment son prix pour vous.

Orfèvrerie Christofle adjugée chez MILLON

• Un cache-pot sur pied marque en creux Christofle & Cie, probablement réalisé en collaboration avec Emile-Auguste Reiber a été adjugé 13 500 euros. Un modèle similaire est conservé au musée d’Orsay. 

• Un spectaculaire centre de table en bronze à patine doré figurant des moissonneurs a été vendu 10 000 euros. Il est signe de Gasq et Christofle & Cie.

• Un lot d’argenterie Christofle & Cardeilhac. Il s’agit d’une ménagère en argent à 3 plateaux, modèle "Coquille", estimée entre 3 000 et 4 000 euros, vendue 5 000 euros en octobre 2022 ;

• Un chauffe-plat très rare issu du service de table de Napoléon III. Cette pièce circulaire en métal argenté possède deux anses, en partie ajourées, imitant la vannerie. La bordure est décorée d'une frise de palmettes. Le centre est appliqué des deux faces des grandes armes gravées de l'empereur Napoléon III, avec emplacement interne pour la bougie et son support circulaire d’origine pour recevoir le plat. Objet estimé entre 1 500 et 2 000 euros, adjugé 1 500 euros en décembre 2021.

Estimez et vendez votre orfèvrerie Christofle

Demandez l’estimation de votre objet de l’orfèvrerie Christofle à nos experts de l’art de la table et nos commissaires-priseurs spécialisés. 

Obtenez une évaluation gratuite ici ou sollicitez un rendez-vous directement dans l’un de nos bureaux en France ou à l’étranger. 

Si vous avez comme projet de vendre votre objet aux enchères, la maison Millon peut vous conseiller et vous aider dans toutes les démarches.