Vous possédez une œuvre de l’École de Nancy et désirez connaître sa valeur en vente aux enchères ?
Nos commissaires-priseurs et experts en Arts Décoratifs vous donnent quelques pistes pour en savoir davantage sur votre objet et pour connaître sa valeur sur le marché de l’art.
L’École de Nancy : enjeux et inspirations
1. Contexte historique
A partir des années 1870 et jusqu’aux années 1910, la ville de Nancy connaît une véritable renaissance.
Après l’annexion par l’Allemagne, de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, une grande partie des populations migre vers Nancy. L'afflux démographique permet le développement de l'activité économique et intellectuelle.
La construction de nouveaux quartiers, du canal de la Marne au Rhin en 1851 puis du chemin de fer reliant Paris à Strasbourg, en 1856, permettent l’essor industriel. Des artisanats locaux, comme la verrerie et la céramique, connaissent un regain d’intérêt.
2. À l'origine de l'École de Nancy
En 1894, lors de l’Exposition d’Art Décoratif et Industriel de Nancy, artistes et manufactures d’art lorrains présentent des réalisations inspirées de la nature. Les verreries d’Emile Gallé et de Daum, le mobilier d’Eugène Vallin et Louis Majorelle, les peintures, sculptures et objets d’art annoncent l’émergence d’un style nouveau.
En 1901, est officiellement créée l’association École de Nancy. Parmi ses trente-six membres figurent des industriels, des artistes, des architectes ainsi que des critiques d’art et mécènes. La présidence est tenue par Émile Gallé tandis que la vice-présidence est assurée par Antonin Daum, Eugène Vallin et Louis Majorelle.
L’exposition internationale de 1909 à Nancy est la dernière occasion pour les artistes d’exposer ensemble.
Le musée de l’École de Nancy, inauguré en 1964, dévoile les productions de certains artistes du mouvement nancéien dans l’ancienne maison du mécène, Eugène Corbin. Ce dernier lègue à la Ville la majeure partie de sa collection.
3. En quelques mots…
L’École de Nancy a pour mission de défendre les arts décoratifs et d’affirmer le rayonnement artistique de la Lorraine, riche de ses nombreuses industries et artisanats d'art (la cristallerie, l’ébénisterie, la ferronnerie, le vitrail, la verrerie, le bronze, la faïence, le papier peint, la typographie, l'imprimerie, la reliure d'art et la céramique).
D'autres domaines peuvent être cités, tels que la broderie avec Fernand Courteix, l'orfèvrerie avec André Kauffer, le dessin, l'estampe, l'affiche publicitaire et la photographie. Tous les corps de métiers (architecture, ameublement, arts décoratifs) collaborent pour créer un art total.
4. Les sources d'inspiration
Au sein du style Art nouveau, l'école de Nancy se distingue par une réhabilitation du gothique flamboyant et du rococo, la première étant l’héritage de l'École de Metz. En effet, après la fermeture de l'École de Metz dans les années 1870, certains de ses membres rejoignent l’École de Nancy.
Les décors floraux du Moyen-Âge, la femme, la nature et la végétation deviennent les sujets principaux de nombreuses productions. Le japonisme, qui prend racine à la fin des années 1850, influence de nombreux sujets.
Les 5 artistes les plus célèbres de l’École de Nancy
- Antonin Daum
- Eugène Vallin
- Jean Prouvé
Estimez le prix d’une œuvre de l’École de Nancy
Pour chaque catégorie, qu’il s’agisse d’un objet d’art, d’un meuble, d’une céramique, d’une verrerie ou encore d’une pièce en ferronnerie ou en acier, veuillez prendre en compte ces cinq éléments déterminant pour estimer votre bien.
1. L'état de conservation constitue, de nos jours, l'élément primordial pour la détermination des prix. Selon l'état de conservation, le prix peut facilement varier pour des exemplaires similaires.
Un vase en verre multicouche du verrier Émile Gallé atteint généralement 1 000 à 5 000 euros lorsqu'il est en parfait état de conservation tandis qu'un exemplaire similaire, en médiocre état, avec des rayures ou des éclats, se vend aux alentours de 150 à 300 euros ou même moins cher. Aussi les catalogues de ventes précisent-ils toujours l'état de conservation.
2. Le degré de rareté constitue l'autre élément prépondérant. Certaines collections et pièces uniques d’objets décoratifs ou de mobilier sont très recherchés. Parmi les plus oeuvres les plus rares d’Eugène Vallin, citons l’exceptionnelle vitrine en acajou de 1911, adjugée à 35 377 euros aux enchères à Paris en 2012. Ces prix s'appliquent à des pièces bien conservées. A contrario, des œuvres plus répandues sur le marché de l’art valent généralement moins cher.
3. La beauté du style et le sujet représenté jouent un rôle non négligeable dans la détermination du prix. Il est, en effet, apparu depuis quelques années une nouvelle classe de collectionneurs d’Art Nouveau, qui attachent une grande importance à l'intérêt esthétique des pièces. Ils apprécient particulièrement, par exemple, les animaux aquatiques et insectes, les corps féminins, les éléments botaniques et volatiles. En ce qui concerne les types, on peut signaler que les sujets exotiques bénéficient d'une grande faveur.
4. Le matériau qui constitue la pièce peut avoir une influence sur la côte. Des bois rares et exotiques comme les bois de rose, de violette, d’acajou coûtent plus cher que le bois de chêne ou de sapin. De la même manière, une statuette en bronze est plus recherchée qu’une pièce similaire en acier.
5. Les objets signés par de grands noms de l’École de Nancy ont toutes leurs chances de réaliser des prix d’achat importants. Tel est le cas d'Emile Gallé, tant pour les modèles uniques que pour les éditions, mais aussi d’Antonin Daum et Louis Majorelle.
Tous ces éléments sont cruciaux dans l’établissement de la valeur d’une production de l’École de Nancy. Il est recommandé de faire appel à un commissaire-priseur ou à un expert pour procéder à une expertise et ainsi obtenir l’estimation la plus juste.
La place de l’École de Nancy dans le marché de l’art
Depuis des décennies, les productions artistiques de l’École de Nancy sont convoitées par les collectionneurs et amateurs d’Art Nouveau. Aujourd’hui, elles représentent un secteur dynamique du marché de l’art dans lequel les commissaires-priseurs jouent un rôle majeur.
L'art Nouveau au sommet
En 2013, une maison de ventes parisienne annonce un “record mondial pour une collection d’Art Nouveau” avec un total d'adjudication de 7 millions d’euros contre 3,5 à 5 millions d’euros d’estimation. Avec des acheteurs japonais et russes, la quasi-totalité des lots sont adjugés après de longues batailles d’enchères, en salle, par internet ou par téléphone.
La conservatrice du Musée de l’École de Nancy, Valérie Thomas, pressentait que cette « vente fera date ». La maison de ventes parisienne, espère quant à elle à un véritable renouveau de l’Art Nouveau : « cela faisait longtemps que nous n’avions pas proposé une telle collection. (...) Le précédent record date de 1993, avec la vente de la collection Mecom à New York qui atteint 2,25 millions d’euros ».
En 2000 à Londres, le lit « Nénuphars » de Louis Majorelle dépasse de loin les précédents records avec une adjudication à 949 328 euros. En 2014 à New-York, une chaise “Nénuphars” du même artiste est partie à 433 944 euros.
Le vase "L'ortie et l'araignée" d'Antonin DAUM a été adjugé en 1984, l'équivalent de 299 131 euros. Avec Gallé, le marché des verreries Daum est l’un des plus actifs, attirant des amateurs du monde entier. Les pièces de la célèbre manufacture, créée à la fin du XIXe siècle, cotent aujourd’hui de 20 à plusieurs milliers d’euros aux enchères, en fonction des techniques employées.
En 1997, une chute brutale de l’économie japonaise provoque la fin des spéculations. L’arrêt des achats engendra l'effondrement des prix des verreries et meubles des artistes nancéiens. Il faut attendre une vingtaine d’années pour que le marché de ces œuvres récupère sa dynamique.
Un souffle nouveau pour l'École de Nancy
En 2017, tout rentre dans l'ordre avec la prestigieuse vente MILLON à l'Hôtel Drouot d’un ensemble exceptionnel de mobilier de salon d'Emile GALLÉ. Une paire de chaises modèle "Ombelles" en bois de noyer massif a été adjugée à 40 000 euros. Toujours d'Emile GALLÉ, un superbe haut vase en verre transparent ambré, à large encolure oblongue et corps mouvementé est parti à 32 000 euros chez MILLON en 2021.
Cinq records aux enchères pour l’École de Nancy
1. Émile GALLÉ (1846-1904), Dragonfly Coupe, une coupe en verre adjugée à Tokyo en 2008 à 634 000 euros.
2. Louis MAJORELLE (1859-1926), un lit "aux nénuphars" (c.1905) en acajou et bois de rose, s’est vendu à Londres en 2000 à 949 328 euros.
3. Eugène VALLIN (1856-1922), un ensemble de mobilier de salle à manger comprenant : 1 table à manger, 11 chaises, 2 buffets, 1 cabinet en noyer adjugé 135 027 euros en 2001 à Londres.
4. Antonin DAUM (1864-1930) un vase à décor de champignons en verre est parti au prix au marteau de 12 500 euros à Paris en 2015.
5. Jacques GRUBER (1870-1936), vitrail à décor de fleurs de dathura, vendu au prix marteau de 8 384 euros en 1998 à Paris.
Les adjudications chez MILLON
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Forte de son expérience du marché de l’art, notre équipe constituée d’experts et de commissaires-priseurs vous donne une estimation gratuite de votre œuvre de l’École de Nancy. Cette estimation prend en compte les résultats obtenus en salle des ventes pour des objets similaires.
Le département Art Nouveau réalise une estimation gratuite et confidentielle de votre objet, puis vous accompagne pour le vendre aux enchères au meilleur prix.
